atlanta 2.jpgEarnest Marks (Donald Glover) a abandonné ses études à Princeton et est en «année sabbatique» depuis trois ans.
Avec Vanessa (Zazie Beetz), la situation est compliquée : il squatte son appartement et veille de temps à autre sur leur fillette, Lottie, même si officiellement, Earn et Van (photo) ne sont plus en couple.

Fauché, Earn se cherche un vrai job qui ne soit ni abrutissant, ni alimentaire. Un jour, l’ancien DJ a une illumination : pourquoi ne deviendrait-il pas le manager de son cousin Al(fred Miles) alias Paper Boi (Brian Tyree), rappeur en phase ascendante à Atlanta ? Du moins, l’espère-t-il…

Idéaliste, Earn veut y croire. Il veut tester ses chances d’y arriver et ne pas abandonner ses rêves avant même de les avoir caresser… Earn face à la grosse pêche – le surnom de la ville d’Atlanta*** – un « combat » qui s’amorce ce jeudi dès 21h sur BeTV.

atlanta 3.jpg«Comment s’en sortir lorsqu’on est un jeune Noir sans ressources dans le sud des Etats-Unis ?». Donald Glover l’admet : le but de cette dramédie n’est pas d’illustrer son propos mais de le faire « ressentir » à son public qui, d’une scène à l’autre, oscille entre hilarité, perplexité et émotion.

Comme l’annonce un de ses t-shirts, Earn «keep on keeping» (continue d’essayer): une vie de débrouille et de magouilles, à tenter de nouer les deux bouts et de sortir de la précarité (photo).

Au-delà du vieux canapé, des substances illicites et des vies déglinguées, Atlanta partage quelques gimmicks et les préoccupations des séries The Wire et Treme. De Baltimore à la Nouvelle-Orléans, en passant par la « grosse pêche » (Atlanta, capitale de la Georgie), les mêmes défis sociaux se dressent face à une population en équilibre précaire. On peut aussi y voir le pendant masculin des constats dressés par une autre artiste afro-américaine, Issa Rae, dans la série Insecure. L’argent n’est pas tout, Atlanta est aussi une série sur les stéréotypes et les idées préconçues attachées à l’univers du rap – drogue, violence et argent facile – et à la communauté afro-américaine en général.

Donald Glover, musicien lui-même (sous le patronyme de Childish Gambino), est à la fois acteur (Community), scénariste, réalisateur et producteur de cette immersion au ton doux-amer.
Il y met à profit tout ce qu’il a observé dans sa ville et lors de son passage dans la writing room de 30 Rock, célèbre série de Tina Fey. Avec succès, visiblement, puisque Atlanta a remporté deux Golden Globes (meilleure série et meilleur acteur) en janvier dernier.

Donald Glover y est fidèle à son flow et à ses goût musicaux: cette série en 10 épisodes, produits par la chaîne FX, est aussi l’occasion d’explorer les compositions des nombreux groupes qui font la réputation et la bonne santé de la scène hip-hop d’Atlanta. Avec son regard, plus intimiste et réaliste, il balaie un autre versant de l’univers mainstream et bling-bling exploré dans des séries comme Empire ou The Get down.

KT