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Jean-Jacques Rausin prix.jpgIl y a des chiffres qui ne trompent pas. Lundi après-midi, le bureau de Wallimage se réunissait pour entériner les nouveaux budgets à allouer en 2017.
Et pour la deuxième session consécutive, les projets télévisuels y faisaient jeu égal avec les projets de longs métrages cinéma, prouvant la montée en puissance de la création télévisée chez Wallimage coproductions.

C’était déjà le cas lors du bilan 2016 avec 19 projets de longs métrages (budget alloué : 3,170 millions d’euros) et 19 projets télévisuels tous styles confondus (fictions unitaires, séries et pilotes de formats) pour un budget global de 2,250 millions. Cela le sera encore pour ce premier semestre 2017 avec des projets directement nés de la très bonne image des séries La Trêve et Ennemi public comme le souligne Philippe Reynaert, patron de Wallimage.

Projets avec la Suisse, la France et la Flandre, intérêt de Netflix, ces signes-là (non plus) ne trompent pas: la création belge est en bonne santé…

photo: Jean-Jacques Rausin (Ennemi Public) primé aux Magritte samedi pour le film « Je me tue à le dire »

Galvanisé par le succès de ces deux séries toutes les deux cofinancées en 2015 par Wallimage, l’opérateur wallon s’est engagé dans trois nouveaux projets en 2016 : une série franco-belge (Zone blanche, saluée ce week-end lors du Festival de Luchon), une série flamande (La bande de Jan de Lichte) et une série belgo-suisse (Quartier des banques). Pour la toute première fois, Wallimage s’est également engagé dans la production d’une fiction unitaire destinée à être diffusée en SVOD sur le réseau Netflix, La femme la plus assassinée du monde, une production Fontana (cf. ci-dessous).

Tableau d’honneur et faits d’armes

Yoann Blanc prix.jpgCette montée en puissance de la fiction accompagne le mouvement lancé en 2013 par le Fonds créé par la RTBF et la Fédération Wallonie Bruxelles qui a donné naissance aux séries La Trêve et Ennemi public, avec le succès que l’on sait, en Belgique et à travers le monde. Outre la Suisse, la France et la VRT qui se sont très vite montrées intéressées, la Pologne a décidé de diffuser aussi bien La Trêve qu’Ennemi public, preuve d’une véritable marque d’intérêt à l’égard des séries belges.
Fin octobre, on apprenait que six autres pays européens se joignaient au concert de louanges suscitées par l’affaire Guy Béranger, dont le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Grande-Bretagne, qui ont toujours fait battre plus vite le cœur des sériephiles.

photo: Yoann Blanc (La Trêve) couronné samedi pour son rôle dans le film « Un homme à la mer ».

Même succès pour La Trêve dont on apprenait fin décembre que Netflix avait acquis la saison 1 et entamé sa diffusion sur trois de ses plus grands territoires – Etats-Unis, Canada et Royaume-Uni – où le géant compte le plus grand nombre d’abonnés… « D’autres territoires sont encore en négociation, toujours avec Netflix, pour 2017 mais on ne peut pas encore préciser lesquels« , s’excuse Anthony Rey, producteur de « La Trêve ».

Quel que soit le montant final des négociations, c’est une très belle reconnaissance professionnelle. Une récompense qui salue le travail de toute une équipe assurée de ne pas revivre les conditions (financières) délicates dans lesquelles les séries 100 % belges sont nées. Cette bouffée d’oxygène va en effet permettre aux coauteurs et réalisateurs d’envisager sereinement l’avenir, à savoir leur saison 2 en cours d’écriture. Le départ en tournage pour La Trêve est prévu fin avril début mai. La saison 2 d’Ennemi public devrait être élaborée durant l’été. 

Le succès des premières séries rejaillit sur les suivantes

Ce succès des séries belges entraîne des retombées pour tout le secteur.

– Des acteurs de plus en plus visibles, reconnus et salués. Ce fut le cas ce week-end durant la 7e cérémonie des Magritte avec les prix attribués à Yoann Blanc (La Trêve) et Jean-Jacques Rausin (Ennemi public) salués pour leur travail sur d’autres écrans. (cf. photos ci-dessus)

Beau séjour.jpg– Des séries qui voyagent de plus en plus dans les festivals. On se souvient des prix raflés par La Trêve, Ennemi public et la flamande Beau Séjour (photo) au Festival Séries Mania 2016. Ce fut encore le cas au cours des dix derniers jours avec la série Zone blanche primée à Biarritz et à Luchon, attendue la semaine prochaine au Festival de Berlin.

Davantage de coproductions internationales se développent comme Zone blanche et Quartier des banques « où la part belge est tout sauf anecdotique« . De nombreux jours de tournage assurés en Wallonie (pour la première) et des comédiens belges recrutés dans les deux cas. Ce qui entraîne aussi un regard de plus en plus intéressé de nos voisins flamands, pourtant très en avance dans le domaine des séries (cf. ci-dessus).

L’intérêt marqué par Netflix pour La Trêve sera suivi d’un nouveau projet de fiction unitaire préacheté par Netflix et développé en collaboration avec Wallimage, La femme la plus assassinée du monde (Production Fontana). « Cette fiction unitaire qui évoque le milieu du théâtre de l’entre-deux-guerres – avec un spectacle de crime qui vire à la tragédie – connaîtra une sortie en salle en Grande-Bretagne – les réalisateur et scénariste étant anglais – et une diffusion en télévision sur Arte », précise Philippe Reynaert de Wallimage.

Projets avec la Suisse et la Flandre

En Suisse. Portée par Panache productions et la Compagnie cinématographique, pour la Belgique et par Point Prod, en Suisse, la série Quartier des banques vient d’entrer en tournage en Suisse. Ce thriller en six épisodes explore les zones d’ombre d’une banque privée familiale. Aux côtés de la Belge Laura Sépul (Ennemi Public), on retrouvera Brigitte Fossey, Féodor Atkine, Audrey Binard et Lubna Azabal. La série compte aussi deux auteurs belges, Vincent Lavachery et Axel du Bus. La TSR attend de voir si un convoyeur belge (RTBF, RTL-TVI, Be TV ?) prendra le train. La postproduction sera assurée en Belgique.

En Flandre. Portée par Menuet Production, La bande de Jan de Lichte retracera la vie haute en couleur de ce Robin des bois belge qui sévit au XVIIIe siècle. Sur dix épisodes, la série contera son ascension et sa chute sous l’œil du réalisateur Robin Pront (“D’Ardennen”). Les personnages principaux seront interprétés par Matteo Simoni (“Marina”) et Stef Aerts (“Belgica”). Le tournage durera 90 jours, dont 60 à Tournai et Mouscron, et l’essentiel de la postproduction (dont le doublage) sera assurée au sud du pays.

Karin Tshidimba