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kudamm 56.jpgAu coeur de l’offre proposée par le Festival Are You series durant six jours (du 7 au 12 décembre), on retrouve de nombreuses séries portées et/ou créées par des femmes. C’est notamment le cas d’une série belge, d’une série franco-suédoise et de deux séries allemandes.
On y côtoie des femmes prises dans la tourmente de l’Histoire – Ku’damm 56 avec Sonja Gerhardt (photo) et, surtout, NSU German History X avec Anna Maria Mühe -, des femmes confrontées à des expériences inédites de mort imminente (Beau Séjour avec Lynn Van Royen) ou à des rites et assassinats étranges aux confins de la terre (Jour Polaire avec Leïla Bekhti).

A la veille de l’ouverture du festival à Bozar, et après notre présentation du programme de cette 4e édition , coup d’oeil sur quatre intrigues qui vont animer vos prochaines journées ou soirées…


Beau séjour : Enquête parallèle parmi les vivants

beau séjour 3.jpgEtrange. Lorsque Kato se réveille ce matin-là, elle est couverte de sang mais n’a aucun souvenir de la nuit qui vient de s’écouler.
En déambulant dans l’Hôtel Beau Séjour, qui semble complètement désert, elle fait une découverte saisissante qui va changer à jamais son existence et celle de ses proches…

Distinguée par le prix du public (ex aequo) lors du dernier festival Séries Mania 2016, Beau Séjour**, offre un point de vue unique sur une affaire policière. Car c’est la morte qui impose son regard sur l’enquête ouverte afin de découvrir l’identité de son meurtrier. Développé en 10 épisodes, ce thriller met son léger parfum de fantastique au service d’une plongée très réaliste dans les dédales d’une communauté villageoise aux apparences faussement anodines.

Attendue le 1er janvier sur Een, la série signée par Kaat Beels et Nathalie Basteyns, a également été acquise par Arte qui la diffusera en version originale sous-titrée d’ici quelques mois. Mais il serait dommage de rater l’occasion de la découvrir sur grand écran, un choix qui rend grâce aux ambiances visuelles et sonores de ce polar atmosphérique ancré dans la campagne limbourgeoise.
A la réalisation, on retrouve le duo Beels-Basteyns, déjà à l’oeuvre derrière le succès international de la série Clan. C’est un trio – Bert Van Dael, Sanne Nuyens et Benjamin Sprengers – qui a veillé sur le scénario de cette nouvelle production De Mensen qui révèle le talent et le potentiel de la jeune actrice Lynn Van Royen. Deux épisodes à découvrir lundi 12 dès 20h.

 

Jour polaire : Meurtres sous le soleil de minuit

jour polaire 6.jpgPolar. Le meurtre spectaculaire de Pierre Carnot dans la petite ville de Kiruna au nord de la Suède, en plein cercle polaire, pousse les autorités françaises à envoyer sur place Kahina Zadi (Leïla Bekhti) inspectrice spécialisée dans ce type de mission courte de coopération internationale policière.
Sur place, elle découvre une ville en sursis, en proie à de graves problèmes écologiques, et la culture ancestrale du peuple Sami. Mais la jeune femme doit surtout s’adapter à un long séjour sans nuit.

Dépaysement garanti avec Jour polaire (Midnight sun)**, coproduction suédo-française portée avec talent et détermination par Leïla Bekhti. Crimes torturés, spectaculaires et sanglants avec un sous-texte politique: on reconnaît d’emblée la patte des créateurs de la série Bron dans cette nouvelle production qui a obtenu le prix du public ex aequo à Séries Mania.
Lancée sur Canal+ la semaine dernière, elle ne manque pas d’arguments à commencer par un cadre extraordinaire : la Laponie, pays du soleil de minuit et les traditions des Samis, une minorité largement déconsidérée par la population locale.

Face aux morts violentes qui se multiplient, le duo franco-suédois doit faire vite mais difficile pour chacun des protagonistes, empêtrés dans des soucis d’ordre privé, de voir clair dans cette affaire.

Sans surprise cette production au parfum nordique fait preuve d’une grande efficacité mais le résultat, très carré, passe parfois un peu à côté de l’émotion. Reste le plaisir indéniable d’une découverte au parfum initiatique… Attendue à la fin de l’année sur Be TV, la série est projetée dimanche 11 à 20h.

 

La valse des idées ou des femmes libérées

ku'damm 56.jpegHistoire. Ku’Damm 56** s’intéresse à un curieux mais passionnant électrochoc : celui provoqué par l’irruption du rock’n’roll dans une partie de la société allemande au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. L’histoire suit une mère de famille rigoriste qui dirige d’une main de fer une école de danse de salon à Berlin. Très fière de l’éducation qu’elle a donnée à ses filles – en tout point conforme avec les « hautes valeurs morales » qu’elle enseigne -, Caterina est obsédée par son désir et sa volonté qu’elles fassent toutes les trois un « beau mariage ».
Or elle
voit le destin de l’une de ses filles (sa cadette Monika) basculer avec la découverte de nouveaux rythmes endiablés, préludes à son émancipation. A la trajectoire mouvementée de la jeune Monika se mêlent les ombres de la Deuxième Guerre mondiale et de la séparation de l’Allemagne, ainsi que les prescrits imposés à la femme des années 50: mariage, enfants, patrie.

Sacrée Meilleure série européenne lors du Festival de La Rochelle 2016, la série d’Annette Hess sera prochainement diffusée sur Arte. La ZDF a commandé une suite sur laquelle planchent les scénaristes. Elle pourrait avoir lieu trois ans plus tard et être baptisée « Ku’Damm 59 ». La projection prévue jeudi 8 à 20h, aura lieu en présence de l’équipe.


NSU German history.jpgNSU German History X
est une mini-série coup de poing qui aborde frontalement une question dérangeante : la montée du racisme en Allemagne durant deux décennies après la chute du Mur de Berlin. Conçue en trois volets, aux points de vue complémentaires, la série suit le parcours de radicalisation de Beata Zschäpe, une jeune fille paumée séduite par le discours nauséeux et simpliste du groupuscule néo-nazi “Clandestinité national-socialiste” (NSU en VO). Réaliste et glaçant, ce drame, signé Thomas Wendrich à l’écriture et Christian Schwochow à la caméra, s’inspire d’un personnage réel dont le procès pour meurtres avait défrayé la chronique en Allemagne au début des années 2000. Les deux premiers épisode sont à découvrir samedi 10 à 14h.

Pour rappel, présentée lors de la soirée d’ouverture, mercredi soir à Bozar, la série The Night manager réalisée par la cinéaste Susanne Bier, a déjà fait l’objet d’une précédente note.

KT