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la main du mal.jpgNe jamais sous-estimer son adversaire car l’arrogance est souvent mauvaise conseillère. A moins qu’il ne s’agisse d’une certaine forme d’aveuglement…*
C’est en tout cas ce que va apprendre à ses dépens maître Thomas Schaffner (Grégory Fitoussi vu dans les séries Engrenages et Les homme de l’ombre) alors qu’il a accepté de défendre Luc Follet (JoeyStarr) un meurtrier présumé d’un genre particulier : extrêmement intelligent, l’homme est aussi froid que cruel. Par goût du défi, l’avocat accepte de tenter de faire acquitter celui que tout accuse.
Mais alors que Follet pense que son avocat le comprend et l’estime, la révélation de ses sentiments réels provoque la colère de l’accusé. Thomas Schafffner aurait mieux fait de se méfier et de garder ses réserves pour lui car Follet n’est pas homme à accepter qu’on lui manque de « respect ». Une erreur que l’avocat risque bien de payer au prix fort… Quelque 5,4 millions de curieux ont suivi la première partie de la mini-série La Main du mal** lundi, épilogue à découvrir lundi prochain sur TF1.

* En ce lendemain d’élections présidentielles américaines, la leçon s’impose d’elle-même et nous offre une souveraine piqûre de rappel…

la main du mal 2.jpgA la manœuvre de ce thriller bien charpenté à l’atmosphère glaçante – malgré quelques facilités -, on retrouve la productrice et les scénaristes (Pierre Aknine et Gérard Walraevens) de Ce soir, je vais tuer l’assassin de mon fils, fiction qui avait connu un joli succès sur TF1 en 2014. Pour élaborer leur thriller, ils se sont inspirés de la mini-série britannique Perfect Crime («The Escape artist») de la BBC portée notamment par David Tennant.

La RTBF a déjà proposé cette mini-série, tournée à Paris et en Bretagne, en avril dernier, mais certains téléspectateurs l’avaient peut-être ratée. Voici l’occasion de découvrir une fiction qui sait ménager ses effets les plus dramatiques. Il faut dire qu’elle repose sur un solide casting.
Outre Grégory Fitoussi, on y croise Elodie Frégé, Mélanie Doutey et François Berléand. JoeyStarr – qui s’est déjà essayé au métier d’acteur dans Polisse, au cinéma, et dans Mafiosa ou Dix pour cent, en télévision – se révèle particulièrement inquiétant et convaincant dans le rôle d’un psychopathe en puissance à l’intelligence supérieure.

Déclinée en deux volets de 90 minutes chacun (les 7 et 14 novembre), cette fiction sous tension se joue habilement des limites de l’exercice de la justice et interroge les notions d’équité, de carriérisme et de réciprocité. Le duel psychologique et juridique qui se noue dès le 1er épisode, ne concerne pas seulement les deux principaux protagonistes. C’est tout l’appareil judiciaire avec ses failles et ses contradictions qui se retrouve ainsi mis sur la sellette. Réalisation soignée, montage haletant et sens du rythme rendent les prémices de ce thriller particulièrement efficaces.

KT