Dimanche soirla treve 9.jpg, 381 000 fidèles ont vécu en direct les deux derniers épisodes de La Trêve sur La Une, offrant une fois encore la médaille des audiences à la RTBF. Pour être précis, ce fut le cas de 4 des 5 soirées de diffusion de la série (détails ci-dessous)*.

Même si le thriller francophone a eu quelques rares détracteurs, le succès est incontestable tant quantitativement, que qualitativement ce qui est, somme toute, le plus important.


Il y a bien sûr eu quelques grincheux pour regretter tel ou tel accent, telle noirceur insondable, telle vision dévoyée, tel patronyme aux consonances trop germaniques mais, dans l’ensemble, la réalisation, les choix artistiques, le montage, la bande son et l’interprétation ont été salués tant par la profession que par le public.

Tout est donc en place pour une saison 2 qui se négocie en ce moment même… « Ce serait malvenu de ne pas la faire », souligne François Tron, patron des chaînes RTBF, qui dresse le bilan de cette diffusion réussie.

la treve brume.jpgS’il entend les critiques de quelques téléspectateurs, François Tron, patron des chaînes RTBF, les relativise aussi. « On s’est dit que dans la fiction qu’on développait il fallait qu’on soit singuliers et transgressifs. Ne pas être dans des écritures conventionnelles pleines de stéréotypes. La Trêve a répondu à nos souhaits sur ce point, confirme-t-il.

Décider du budget « au cas par cas »

Cette série plus sombre que celles proposées habituellement par la RTBF a aussi permis de rallier un public plus jeune.
« Un public qui a un œil plus ouvert sur la société telle qu’elle est aujourd’hui avec certaines dérives. Ce que je trouve bien c’est qu’à travers une enquête policière qui pourrait être convenue dans un petit village, on est dans un univers où les personnages ont des aspérités et vivent des situations perturbantes. C’était volontaire. Gratter là où ça fait mal, c’est le rôle de la fiction. »

Dans ce concert de satisfaction, un seul bémol : les regrets de l’équipe de production concernant le budget«Il ne faut pas qu’on s’oppose entre la RTBF et les producteurs sur les questions de financement, mais il ne faut pas être monolithique non plus. On ne changera pas le financement paritaire entre la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles, car on n’en a pas les moyens. En termes de coûts de grille, on ne pourra pas modifier les choses fondamentalement. En revanche, le fait que nos séries aient du succès et rayonnent à l’étranger, c’est une des voies par laquelle on peut trouver des financements complémentaires sans pour autant perdre la maîtrise de notre production locale. Il y a des séries qui peuvent appeler des budgets un peu plus importants, mais cela se décidera au cas par cas. Il ne faut pas qu’on parte systématiquement sur des budgets plus élevés. »


Négociations en cours


Les discussions se poursuivent donc sur la saison 2. « Vu le succès, ce serait vraiment malvenu de ne pas la faire. C’est un processus qui prend toujours un peu de temps. Il se passe souvent deux ou trois ans entre le feu vert et l’aboutissement sur le petit écran. » D’où l’importance de ne pas prendre la décision trop tard afin d’éviter le syndrome des Revenants (la série de Canal+). Ce qu’admet François Tron.

la treve 7.jpgFrance 2 et France 3 l’ont appelé concernant La Trêve.

« Manifestement, ils trouvent cela très bien,  les négociations sont en cours. Le buzz autour de la série est très bon de manière générale, la série est considérée comme de très bon niveau. »


Quels que soient les échos, il entend cependant « ne pas dépasser 20 % de budget extérieur afin de garder la maîtrise de la production, et notre liberté. Il peut y avoir aussi un principe d’amortissement des investissements sur les saisons suivantes mais on ne le saura qu’en lançant le mouvement qui permette cette économie d’échelle. Sans monter trop haut : 250 000 euros par épisode voire 20 % de plus ».

« Les Flamands y arrivent avec des budgets identiques » précise François Tron, mais il faut reconnaître que, grâce à leur grand nombre de productions annuelles, une véritable économie d’échelle s’est instaurée…
« C’est notre objectif d’y parvenir. C’est ce que nous annoncions dès le départ : notre but est de parvenir à 40 épisodes par an afin de permettre cette mutualisation des moyens. Comme nous sommes assez rapides et qu’on peut se servir des exemples de nos voisins, on devrait y arriver » conclut-il.


Propos recueillis par
Karin Tshidimba


nb:
Sur l’ensemble de ses 10 épisodes, La Trêve a été suivie par 363.164 téléspectateurs soit 22,3% de parts de marché. Or jusque là, la moyenne du dimanche soir sur La Une était de 18,2 % de parts de marché soit 298.828 téléspectateurs.
Ceci sans compter, le replay (sur internet), les enregistrements, la VOD, les personnes qui ont visionné la série sur Proximus TV, ou ceux qui l’ont suivie chaque semaine au cinéma.