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house of cards S4.jpgVendredi 4 mars. Pour certains, il flotte comme un parfum de week-end (pluvieux) mais pour d’autres, le marathon ne fait que commencer.
Cette course contre la montre concerne les élections américaines. Pas celles qui occupent Hillary Clinton et Donald Drumpf (sisi, c’est son vrai nom), mais celles qui obsèdent Frank Underwood, maître incontesté du jeu dans House of cards*** en pleine campagne pour sa « réélection ».

Ce jour est celui de la sortie (mondiale) de la saison 4 de ce thriller politique très attendu par les fans. A 9h précises, Netflix France a mis en ligne les 13 épisodes inédits ravissant, au passage, l’exclusivité à Canal+. Chez nous, la saison 4 sera disponible légalement dimanche dès 12h10 sur Be Séries et sur Be à la demande. Reste à savoir si les fans auront ce type de patience.

Pour ceux qui se sont déjà lancés dans cette course folle ou qui sont sur le point de le faire, premier coup d’oeil sur un début de saison qui confirme tout le bien/mal que l’on pense du couple Underwood. Sentiments mêlés qui se vérifient aussi face à d’autres duos comme le démontre la mini-série britannique Le mari de la ministre** proposée jeudi prochain sur Arte.

Si vous ne voulez rien savoir du début de la saison 4, ne lisez pas le prochain paragraphe

house of cards 40.jpgEn fin de saison 3, nous avions quitté le couple Underwood au plus mal, Claire (Robin Wright) était bien décidée à reprendre sa liberté puisque Frank (Kevin Spacey) refusait de soutenir voire même de tenir compte de ses ambitions personnelles.
La saison 4 s’ouvre alors que la course à la présidentielle bat son plein et que Frank tente de faire bonne figure dans le New Hampshire. Pendant ce temps, Claire a établi un plan qui consiste à choisir son Texas natal comme plateforme électorale pour un nouveau départ. Une ambition que Frank voit forcément d’un très mauvais œil.

Pour financer sa campagne, Claire doit faire appel à sa mère, Elizabeth (Ellen Burstyn), en très mauvaise santé et qui déteste toujours autant son gendre… Dans l’intervalle, une potentielle nouvelle crise se profile entre Etats-Unis et Russie sur la question des ressources énergétiques et de l’accueil d’un potentiel réfugié politique…

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Comme toujours, pour barrer le passage à celle qui se dessine de plus en plus comme une redoutable adversaire, tous les coups bas sont permis et les trois premiers épisodes de cette saison 4 en donnent la preuve de cinglante façon à travers le tyrannique jeu du pouvoir : promesses, menaces et compensations. Comme au poker, il s’agit non seulement de bien cerner le jeu de son adversaire mais aussi d’anticiper au mieux chacune de ses avancées ou relances. A ce petit jeu, difficile de savoir qui de Frank ou de Claire se révélera le plus créatif.

Parmi les nouveaux personnages importants de cette saison 4, Leeann Harvey (Neve Campbell) se distingue. Elle est celle qui va aider la Première Dame à développer sa stratégie personnelle de conquête du pouvoir. Un rôle d’influence où la comédienne, devenue célèbre avec la saga « Scream », peut démontrer toutes les nuances de son jeu : froide, ambitieuse et déterminée, elle est prête à défier l’équipe du président.

Les liaisons dangereuses entre couple et politique sont aussi vieilles que l’histoire de l’humanité, ou au moins que Jules César et Cléopâtre. Le plus grand défi n’est-il pas de tenter de maintenir la cohésion au sein d’un duo lorsque chacun brigue les plus hautes fonctions ? Et que dire lorsque les événements amènent soudain un renversement de l’équilibre habituel – pour ne pas dire «naturel» comme le pensent certains tenants de la politique de papa.

Que se passe-t-il lorsque la meilleure moitié d’un couple, oeuvrant jusqu’alors dans l’ombre, est soudain exposée en pleine lumière ? En clair : comment les hommes vivent-ils la révélation (tardive) de l’ambition de leur partenaire ? La question est d’autant plus brûlante dans une société qui peine encore à instaurer l’égalité salariale entre hommes et femmes…

Cette interrogation et les remous qu’elle entraîne est celle qui régit l’histoire de Frank Underwood et de sa femme Claire, que les fans suivent dans House of Cards depuis 2013. Elle sous-tend aussi celle d’Aiden Hoynes (David Tennant) et Freya Gardner (Emily Watson), deux habitués de longue date des couloirs de Westminster, soudain mis en concurrence. Une situation qui va mettre leur couple en péril.

mari ministre 2.jpgHasard du calendrier, les deux séries sont à découvrir presque au même moment puisque la saison 4 d’House of cards a démarré ce 4 mars sur Netflix (et sera proposée en marathon ce dimanche sur Be Séries.)
Tandis que l’on pourra découvrir jeudi à 20h50 sur Arte la mini-série Le mari de la ministre (photo) à la thématique très proche. Nous en reparlerons en détails très prochainement.

La série danoise Borgen a déjà démontré à quel point le pouvoir pouvait nuire même aux couples les plus unis. Pour certains, le ver est dans le fruit, dès le départ. Car si la prise de pouvoir introduit violence et cynisme dans le couple britannique décrit par Paula Milne, les deux éléments étaient déjà bien présents dans le duo Kevin Spacey – Robin Wright mis en scène dans House of cards.

Diffusés sur fond de course à la présidentielle américaine, ces exemples d’hommes et de femmes pris au piège de leur ambition politique n’en sont que plus passionnants et troublants. D’autant que chacune de ces séries expose les différentes façons de vivre cette ambition suprême au féminin : de manière pragmatique et raisonnée ou, au contraire, machiavélique et plus ou moins carnassière…

Une théorie que les fans d’House of Cards vont pouvoir vérifier au fil des heures et des jours à venir.

KT

nb: Cette saison 4, quoi qu’il advienne, bouclera un cycle puisque Beau Willimon, le créateur de la série s’en ira à l’issue de ces 13 épisodes. Ce qui n’a pas empêché Netflix de commander une saison 5, confiée à deux des actuels coscénaristes de Beau Willimon: Frank Pugliese et Melissa James Gibson.