Tournée en partie grâce à un smartphone, Burkland la nouvelle websérie coproduite par la RTBF vient d’éteindre ses (mini-)caméras.
Visite sur un tournage du 3e type.
A l’entrée du parc de la Clinique de la Forêt de Soignes, la silhouette imposante d’une ancienne bâtisse se découpe sur un ciel bien gris. Ce bâtiment désaffecté fait à la fois office de salle de réunion, d’hôpital désaffecté ou régulier, en fonction des scènes à tourner.
Dans un recoin un peu sombre, un technicien nettoie au kärcher des traces de sang récalcitrantes tandis que d’autres ajustent leur costume ou leur maquillage. Voilà plus d’une semaine que l’équipe de Burkland est « terrée » au fond du bois qui fait la jonction entre Flandre, Wallonie et Bruxelles.
Un lieu retiré qui leur permet de clore, dans une ambiance nimbée de mystère, le récit de la websérie Burkland entamé le 5 janvier dernier.
« On devait terminer ce soir mais il y a une journée de tournage qu’on a dû annuler à cause de la neige car il était impossible de tourner en extérieur le 15 janvier. On va la récupérer ce dimanche », explique François Oversteyns, le directeur de production. « Ensuite, il restera quelques petits passages raccord à tourner mais rien de très compliqué. »
Par rapport aux nombreuses scènes alternant explosions, coups de feu et projections de sang, le reste tient en effet presque de la balade de santé. Même si ce dimanche, il a fallu bloquer une partie de l’autoroute pour «filmer en paix». Dans la région, plus personne ne s’en étonne, habitué au va-et-vient de l’équipe qui s’est, un temps, installée à Onhaye et a même transformé la buvette du club de balle pelote de Miavoye, en «diner» américain pour les besoins de l’histoire…
Une vraie série de genre
La scène du jour a lieu dans un centre hospitalier d’un genre un peu particulier au centre de cette fameuse épidémie de zombies qui a sévi à Burkland. Entre le médecin responsable et le conseil d’administration, les relations sont pour le moins crispées. Du moins tant que la caméra tourne… Une fois celle-ci éteinte, l’ambiance est, au contraire, très détendue…
Grégory Beghin qui signe le scénario et s’active derrière la caméra, s’amuse visiblement. Alors que la fin est proche, il est le premier à rire des plans qu’il met en scène. Malgré l’importance du défi et l’effervescence autour de lui, il reste calme, souriant. Une dizaine de personnes s’affairent, côté technique, auxquelles il faut encore ajouter les acteurs et les figurants.
« C’est vrai que le challenge est important car en Belgique on n’a pas l’habitude des séries de genre, mais j’avais vraiment envie de tenter quelque chose de plus décalé. Et cela motive toute l’équipe de tenter un exercice nouveau avec des effets spéciaux… »
Après la fin du tournage, restera une longue phase de montage et de post-production car ce thriller horrifique requiert coups de feu, explosions, sang, etc. « Le sang est définitivement le pire ennemi du tournage car il peut vous faire perdre beaucoup de temps, surtout s’il faut recommencer une scène. Mais, en même temps, c’est très jouissif à faire », sourit Grégory Beghin.
Tournage au smartphone et son binaural
Le trentenaire est un visage «connu» des webséries belges. Il était le pote de Benoît, l’éternel indécis, de la websérie Euh lancée il y a un an et qui a, depuis, récolté une foule de prix dans des festivals. Cette fois, Grégory n’apparaît pas à l’écran mais, visiblement, il n’a pas perdu au change. « Comme j’avais travaillé sur Euh, je connaissais le timing et le délire que cela représente. »
Pour mener à bien son projet il a pu compter sur la relecture attentive des 10 scénarios par Christophe Arcache, rencontré sur l’aventure Euh. Sur le soutien des producteurs de la société Delphine’s got blue eyes, rencontrés précédemment et sur le renfort précieux d’étudiants de l’Inraci (Haute Ecole de Forest) à la recherche d’un stage à faire au mois de janvier.
Un environnement créatif qui semble lui avoir donné des ailes puisque son projet se joue des difficultés. Outre le sang et les effets spéciaux, Burkland jongle avec les nouvelles technologies: histoire tournée à moitié via un smartphone, la série bénéficiera aussi d’une technique de son particulière (son binaural) qui plonge littéralement le spectateur au coeur des sons. Frissons garantis. Que l’on regarde le résultat sur smartphone… ou pas.
Entretien au coeur de la forêt: KT
Reportage photos: Mathias Ducaju
nb: Vous ne vous souvenez plus bien de l’histoire? La note suivante vous rafraîchit la mémoire…
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