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devil's playground 4.jpegCela aurait pu être Bruxelles, Paris, Londres ou Dublin mais l’affaire s’est déroulée à Sydney en 1988. Il faut bien parler d’affaire car si les noms et lieux ont été modifiés, le reste de la trame de Devil’s playground** reflète la triste réalité. Comme on peut la découvrir, ce soir encore, à 20h30 sur Be Séries.

Ce qui avait démarré comme une inquiétante disparition d’enfant a débouché sur une tragédie bien plus grande: celle des abus sexuels au sein de l’Eglise australienne. Une réalité soigneusement enterrée afin de ne pas entacher la réputation ou l’aura des hommes du culte concernés, au mépris du plus élémentaire respect de la personne humaine et, surtout, des enfants dont ils avaient la charge.

 

On connaît la qualité et la sensibilité de la fiction australienne, souvent très ancrée socialement. On a pu en découvrir diverses illustrations dans un Festival comme Séries Mania ou sur une chaîne comme Arte : East West 101, The slap, Redfern now, Please like me, The CodeCe soin du détail, cette attention à l’humain s’illustre dès le générique de Devil’s playground en forme de vitrail, truffé d’indices sur l’intrigue à venir.

devil's playground.jpgCelle-ci s’appuie sur le personnage de Tom Allen (Simon Burke, à droite sur la photo) découvert dans le film homonyme, sorti en 1976, dont la série prend la suite.
Tom est désormais père de deux enfants : Bridie et David. Catholique pratiquant, il exerce la profession de psychiatre et est amené à suivre un patient en grande difficulté psychologique : le père Donoghue. Un premier cas qui attire sur lui l’attention de Mgr McNally (excellent John Noble, photo du haut) décidé à lui confier d’autres hommes de foi “en détresse”.

En lice pour le poste d’archevêque, Mgr McNally doit, en outre, faire face à la tentative de déstabilisation de Mgr Quaid (Don Hany), élément conservateur, membre de l’Opus Dei.

Malgré le marasme familial dans lequel il patauge, Tom accepte cette “mission spéciale” dont il ne découvrira que, plus tard, la véritable portée. Au même moment, son “amie” Alice (Anna Lise Phillips) lui annonce la disparition de son plus jeune fils, Peter.

Là où Dieu a son église; le diable construit sa chapelle”, la phrase, terrible, traduit une réalité glaçante trop répandue dans les églises du monde entier, toutes confessions confondues. Si de nombreux éléments fictifs structurent la série de Fred Schepisi, le rapport auquel elle se réfère est, quant à lui, bien réel.

Il aura fallu 25 ans au gouvernement australien pour créer une commission royale sur les abus sexuels d’enfants, précise la mini-série. On sait qu’il en fut pratiquement de même à Londres, Paris, Dublin et Bruxelles. Si six épisodes s’avèrent bien courts pour développer tous les personnages, cela suffit clairement pour imposer un récit sans équivoque qui se joue habilement des a priori et des faux-semblants.

KT