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ennemi public 1.jpgPour les acteurs comme Stéphanie Blanchoud et Jean-Jacques Rausin, l’aventure Ennemi public, nouvelle série de la RTBF, a débuté bien avant le premier clap de tournage du 14 septembre dernier.

« Nous étions déjà dans le pilote réalisé en 2014, qui devait permettre à la RTBF de départager les projets de séries en lice. J’ai rencontré Matthieu Frances et Gary Seghers pour le personnage de Chloé. On en a beaucoup discuté et j’ai pris contact avec la police de Charleroi pour vivre une petite immersion dans la cellule homicide afin de construire mon personnage », explique Stéphanie Blanchoud (vue dans « La Régate »).

« On a suivi toute la genèse du projet depuis le pilote, enchaîne Jean-Jacques Rausin. Je trouve cela génial qu’on nous donne l’occasion de créer une série. Que de jeunes réalisateurs puissent se lancer dans l’aventure, c’est vraiment excitant. C’est une fenêtre pour tout le secteur. Et pour un acteur, c’est intéressant de se confronter à tous les exercices de style : théâtre, télévision, cinéma. ennemi public 3.jpg
Parce que le cloisonnement est parfois excessif dans le métier. Dix épisodes, cela donne vraiment le temps d’approfondir les personnages. Un tournage comme celui-ci représente deux défis majeurs : le rythme de travail très élevé (puisqu’il faut mettre « en boîte » 8 minutes utiles par jour) et le fait de passer d’un épisode à l’autre au fil des scènes tournées au sein de la même journée. »

Un drame et un chemin initiatique

Jean-Jacques Rausin (« Je me tue à le dire ») campe Michael Charlier, un policier local. « Il connaît tout le monde dans le village et a une grande proximité avec ses habitants. Dès qu’un problème survient, il est donc beaucoup plus affecté. C’est un rôle fort en émotions. C’est aussi un anti-héros car il n’a pas beaucoup d’expérience de ce type d’affaire. Son quotidien, ce sont les cambriolages, les conflits entre voisins et les petites affaires de drogue. Il n’a jamais été confronté à une affaire aussi forte, c’est donc une sorte de chemin initiatique pour lui. »

Quant à Chloé, envoyée en province pour une « simple mission » de sécurité, elle va venir épauler Michael Charlier avec son expérience en matière d’homicides. Fan des séries Homeland, « Six Feet Under », House of Cards et « The Killing », la comédienne est emballée à l’idée de « tenir un personnage sur dix épisodes et de trouver la bonne distance par rapport à cette ambiance policière et dramatique ».

Une opportunité pour toute la profession

ennemi public 2.jpgLa série analyse toute la gamme de réactions humaines, entraînant des écritures très différentes d’un épisode à l’autre : façon western moderne, thriller ou mélodrame en fonction des épisodes et des personnes en présence.

Dans cette histoire, Philippe Jeusette (à gauche sur la photo) incarne Patrick, l’aîné de la fratrie Stassart, homme respecté, qui, au-delà du drame, redoute que cette affaire ruine son projet de réhabilitation de la brasserie familiale autour de sa nouvelle bière « La Vielsart ».

« C’est un travail de deux ans, mûrement réfléchi, et aujourd’hui on ne lâche rien car on va pouvoir montrer que nous sommes capables de faire de très bonnes séries comme d’autres pays européens. Et puis, cela offre de nouvelles opportunités pour tous les jeunes acteurs belges, poursuit le comédien, qui s’avoue fan de Broadchurch et The Killing. Ce sont des sources d’inspiration pour cette série. »


Auteurs
Antoine Bours, Matthieu Frances, Gilles de Voghel et Christopher Yates sont tous les quatre sortis de l’IAD où ils ont suivi une formation en réalisation et montage. Certains membres de l’équipe « Ennemi public » sont plutôt documentaristes, d’autres ont à leur actif quelques courts métrages de fiction. Ensemble, ils ont suivi une formation d’écriture de série donnée en 2012 par Frédéric Krivine (Un village français).

Coach L’équipe a intégré Fred Castadot, nouveau scénariste en janvier 2015, et engagé un directeur de collection flamand, Michel Sabbe, qui a beaucoup d’expérience en séries (Spitsbroers, « Vermist ») et les a conseillés sur les techniques scénaristiques et les dialogues.

Réalisateur Pour la réalisation, ils ont fait appel à Gary Seghers, dont ils avaient apprécié la tonalité et le visuel du court métrage « Intus ».

Karin Tshidimba