Une réalisation inspirée, un montage fluide, un récit plein de surprises et de profondeur. Masters of sex*** assure un traitement royal à un sujet abyssal: les relations humaines et intimes au-delà des mensonges, des faux-semblants et des leurres. Cette maîtrise de la créatrice Michelle Ashford en terme de narration – de la véritable dentelle lorsqu’il s’agit de tisser les flash-backs ou de rapprocher les points de vue – s’illustre dans le premier épisode de la saison 2.
Au fil des 11 épisodes suivants, elle démêle avec un soin extrême un écheveau contrasté de destins singuliers et de sentiments humains révélateurs d’une époque et d’une certaine vision des Etats-Unis. Pointant une société qui tente vainement de catégoriser mais aussi de cadenasser les relations humaines en imposant aux hommes et aux femmes des comportements régis par un certain nombre de préceptes qui tiennent plus de la bienséance que de la supposée santé publique. Une exploration proposée dès ce lundi à 21h sur Be TV.
Dans ce contexte, l’étude révolutionnaire du Dr Masters et de son assistante Virginia Johnson (Lizzy Caplan), sur la sexualité humaine, est donc toujours sujette aux railleries, aux sarcasmes et/ou à désapprobation. Après avoir rompu avec son mentor Barton Scully, voilà le docteur Masters (Michael Sheen) en quête d’un nouvel hôpital où officier mais même avec le soutien financier des Moretti, les choses ne sont pas simples à mettre en place et surtout à garder dans un cadre strictement professionnel.
Confrontés à la morale bien pensante, Masters et Johnson se heurtent aussi durant cette saison aux préjugés raciaux d’une société profondément marquée par la ségrégation. Un constat et une prise de conscience qui toucheront également Libby Masters (l’épatante Caitlin Fitzgerald ci-dessus) de très près.
On avait déjà rencontré la pétillante et désarçonnante Betty DiMello (Annaleigh Ashford). Devenue Mrs Moretti, elle s’incruste dans la vie du Dr Masters sous le faux prétexte d’un traitement pour la fertilité. Un personnage qui prendra du relief et de l’importance tout au long de la saison d’une façon aussi riche qu’étonnante.
Quant à l’excellente Julianne Nicholson (Dr Lilian DePaul), à travers sa méfiance et sa rigidité, elle force Virginia à sortir de son rôle d’assistante et dévoile ainsi un autre pan de sa personnalité, enrichissant d’autant l’exploration du spectre féminin dans les années 50. Autant de raisons qui font que l’actrice n’a sûrement pas volé sa nomination aux Emmy Awards 2015.
Subtile et contrastée, cette saison 2 est celle de toutes les révélations. Chacun y est confronté à ses rêves, à ses fantasmes et à ses limites. Ces 12 épisodes s’attachent aux essais et erreurs qui nous rendent plus ou moins proches ou distants les uns des autres. Et multiplient, de ce fait, les territoires et personnalités explorées. Jusqu’à semer parfois le trouble ou la confusion au sein du public. Les derniers épisodes renouent toutefois avec une maîtrise stylistique qui permet d’espérer le meilleur de la saison 3 en cours de diffusion aux Etats-Unis.
KT
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