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the americans 1.jpgDépassée l’image des espions dans les fictions? On le pensait pourtant, dans les faits, elle ne s’est jamais si bien portée. Depuis la multiplication des révélations en matières d’écoutes téléphoniques en France ou aux Etats-Unis (Snowden, la NSA, etc.) la représentation de l’espion s’est considérablement modifiée. Délaissant l’image d’Epinal de l’aventurier séducteur, bardé de gadgets high-tech, elle revêt désormais celle nettement plus commune du ‘banal fonctionnaire’ oeuvrant les écouteurs vissés sur la tête.

L’activité s’est à ce point «démocratisée» qu’elle s’est répandue à la vitesse de la lumière dans d’innombrables scénarios (Homeland, Person of interest, The Blacklist) prouvant, au passage, que l’on ne se méfiera jamais suffisamment de son propre conjoint.
Cette montée de la peur et du contrôle de toutes parts est un ingrédient essentiel de la trame de The Americans**. Car cette histoire d’espions russes infiltrés aux Etats-Unis s’ancre au plus fort de la Guerre froide, à une époque où les termes bloc de l’Est et bloc de l’Ouest n’étaient pas qu’une coquetterie géographique. La saison 2 est à suivre ce lundi dès 20h55 sur Be tv.

La spécificité de cette série est d’explorer cette période trouble de l’Histoire en introduisant le doute entre voisins, bien sûr, mais aussi jusqu’au coeur des relations entretenues par un ‘faux couple’ (né d’un mariage arrangé) rompu à jongler avec les identités multiples. Une activité qui n’est pas sans incidence sur leur psychologie respective.

the americans S2.jpgThe Americans vient d’entamer sa troisième saison aux Etats-Unis sans faiblir, alors que la saison 2 démarre ce lundi sur Be tv. L’occasion de se replonger dans cette ambiance 80’s si particulière et de retrouver Philip (Matthew Rhys) et Elizabeth Jennings (Keri Russel) tentant toujours de mener leurs nombreuses missions à bien, sans mettre à mal leur couverture d’agents de voyage et sans exposer la vie de leurs deux enfants.

Dans cette saison 2, la course au progrès technique et scientifique bat son plein entre les États-Unis et l’URSS, l’Amérique de Reagan ayant décidé de développer de nouveaux programmes informatiques et de doper le budget de sa défense afin de se doter de nouvelles armes.
Dans ce contexte explosif, chaque agent, qu’il soit du FBI, infiltré ou agent double, joue serré car la paranoïa est pratiquement collective.

Pour créer son histoire d’agents infiltrés oeuvrant pour le compte du KGB sous l’administration Reagan, Joe Weisberg, ancien officier de la CIA, s’est inspiré des événements survenus en 2010 avec l’arrestation d’espions russes sur le sol américain. Preuve que rien n’a vraiment changé.
Avec cette série sous tension, il offre une intéressante réflexion sur les questions de psychologie et d’identités, personnelles ou de couple. Une richesse narrative par moments desservie par des dénouements un peu trop prévisibles, la famille Jennings restant le meilleur atout de la série.
KT

nb: Pour ceux qui voudraient prendre le train en marche, la 20th Century Fox a publié un DVD qui contient de nombreux et précieux bonus: contexte historique, réalité du métier, commentaires des consultants spécialistes sur la série…