intime conviction.jpgDépasser les limites du genre, proposer à l’internaute de s’impliquer concrètement dans l’enquête, de ne pas en rester simplement le spectateur, c’est l’ambition d’Intime conviction***, nouveau projet bimédia drôlement addictif présenté par Arte.

Partant de ce qui peut sembler être une banale histoire de meurtre déguisé en suicide, Arte en partenariat avec Maha Productions, propose une expérience unique: vivre, de l’intérieur, le procès de Paul Villers (Philippe Torreton), accusé du meurtre de sa femme Manon. Un procès que l’on suit depuis la prestation de serment des 9 jurés (également choisis parmi la communauté des internautes) jusqu’au prononcé du verdict, le 2 mars prochain.

Tout commence sur le net ce 10 février, avec la mise à disposition de la fiction en tant qu’élément du dossier (4 jours avant sa diffusion télévisée) mais aussi avec l’ouverture du procès. Chaque jour apporte son lot d’informations. Une progression en 34 étapes + bonus (un à trois modules vidéo postés chaque jour) durant laquelle on avance dans les diverses phases du procès (auditions des témoins, hypothèses des experts, plaidoiries des avocats, etc.) tout en accédant aux différentes pièces du dossier d’instruction (relevés téléphoniques, rapport balistique, photos, etc.).

Où l’on perçoit que la vie d’un juré est très loin d’être un long fleuve tranquille, secoué par les révélations des témoins, les coups de théâtre de l’enquête et les coups d’éclats des avocats. Sans oublier les expertises et contre-expertises forcément contradictoires.

intime conviction 2.jpgAfin que chacun puisse se forger son « Intime conviction » – meurtre suicide ou accident ?-, l’internaute a également accès aux interviews des protagonistes de l’affaire et à l’avis des 9 jurés. Au fil des modules, chacun est appelé à voter: coupable, non-coupable ou indécis? Et peut suivre à la fois l’évolution des opinions émises par la communauté dans son entièreté et/ou celle de ses «amis» via facebook.

Participation seul ou en groupe, progression quotidienne, hebdomadaire ou en marathon: à chacun sa façon de vivre et d’aborder ce procès. En sachant toutefois que le verdict et les derniers éléments (comme la vidéo du délibéré des 9 jurés) ne seront rendus publics que le 2 mars prochain.
Qu’auriez-vous fait à leur place? Quel aurait été votre verdict? Telles sont les questions que pose «Intime conviction» à la communauté de ses jurés virtuels.

Arte n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Elle s’était déjà lancée dans une aventure participative au croisement de la fiction et du jeu vidéo avec The Spiral en septembre 2012. Offrant, du même coup, une vitrine internationale à une fiction conçue en grande partie en Belgique (acteurs et équipes techniques, cf. note précédente).
Première série crossmédia européenne, The Spiral a été diffusée simultanément sur ses 9 chaînes coproductrices: Arte (pour l’Allemagne, la France et la Suisse), mais aussi les chaînes publiques belge (Een), danoise, finlandaise, hollandaise, norvégienne et suédoise. The Spiral offrait la possibilité aux téléspectateurs de participer via le web à la recherche des oeuvres volées dans la série. Une quête transfrontalière dont l’issue était ensuite intégrée dans la série.

intime conviction 1.jpgDans Intime conviction, la fiction ne marque que le début de l’aventure, le procès prend ensuite le relais pour 21 jours d’intenses débats. Un dispositif qui marie à la fois la fiction (les différentes étapes de procès filmées en novembre 2012) et le documentaire (la procédure d’un véritable procès d’assises est entièrement respectée) via l’implication de vrais magistrats et avocats mais aussi de deux chroniqueurs judiciaires, travaillant pour France Inter et Le Figaro.

Rarement, la fiction permet-elle de suivre à la fois l’enquête et son dénouement judiciaire, les séries se focalisant souvent sur l’un ou l’autre des deux temps forts d’une affaire. Avec Intime conviction, on peut tout suivre de bout en bout: l’enquête, en télévision, et le procès, en épisodes variant de 2 à 6 minutes, à la manière d’un feuilleton, sur le net. Sauf que cette fois, on peut s’impliquer concrètement en consultant les différents éléments de l’affaire et en se forgeant sa propre opinion. Le site permet même de choisir l’angle ou la caméra depuis laquelle on suit le procès. Cette fois, c’est vraiment à nous de juger. Grâce à cette approche aussi ludique que pédagogique, chacun peut vivre sa propre expérience de la justice.
Intéressés? Rendez-vous lundi sur le site officiel ici.
KT

nb: Tournée en octobre 2012, la fiction, également réalisée par Rémy Burkel, met aux prises Philippe Torreton dans le rôle de Paul Villers et Camille Japy dans celui du capitaine Judith Lebrun, convaincue de la culpabilité du médecin légiste au caractère explosif. La diffusion sur Arte est prévue vendredi à 20h45