Après l’idée d’un mini-marché à Los Angeles, dévoilée il y a 10 jours, une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion française a été franchie ce week-end.
Canal+ a en effet annoncé qu’elle allait lancer dans quelques jours un portail payant accessible uniquement sur le web, en Amérique du Nord, et la chaîne compte sur ses séries (dont « Mafiosa », cf. photo ci-dessus) et sur le cinéma européen pour séduire le marché québécois.
Canal+ a en effet annoncé qu’elle allait lancer dans quelques jours un portail payant accessible uniquement sur le web, en Amérique du Nord, et la chaîne compte sur ses séries (dont « Mafiosa », cf. photo ci-dessus) et sur le cinéma européen pour séduire le marché québécois.
Près de trois décennies après son lancement en France, c’est la première fois que la filiale de Vivendi pose un pied en Amérique, autrement que via les films qu’elle produit. La chaîne cryptée s’est associée à la plateforme DailyMotion pour cette première. Elle mise sur un site et une application pour tablettes qui lui permettront de se lancer à l’assaut des écrans canadiens malgré les contraintes réglementaires imposées par Ottawa dans l’audiovisuel. L’UE et le Canada devaient d’ailleurs conclure vendredi à Bruxelles un accord de libre-échange sans précédent avec le principe de l’exception culturelle excluant l’audiovisuel.
Pour Canal+, qui comptait en 2012 quelque 12 millions d’abonnés en France, en Europe et en Afrique, pour un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros, l’enjeu dépasse toutefois la seule conquête des canadiens francophones –22% des 35 millions d’habitants que compte le pays à la feuille d’érable. La chaîne veut se servir du Québec pour sortir de la télévision traditionnelle et se frotter aux nouvelles habitudes de consommation qui n’ont plus rien à voir avec l’époque où le petit écran était roi.
« C’est un test technologique, un test de partenariat (avec DailyMotion), et un test de marché », résume à l’AFP Jean-Marc Juramie. Le directeur des projets internationaux du groupe est apparu, en marge du Festival du nouveau cinéma de Montréal, aux côtés du directeur général de DailyMotion, Martin Rogard.
Se défendant de vouloir concurrencer le leader américain de locations de vidéos sur internet Netflix, qui a doublé en 2012 sa part de marché au Canada avec désormais 17% des foyers équipés, M. Juramie explique chercher à développer « un nouveau modèle » et « un nouveau moyen de distribution ».
Le portail Canal+ Canada, hébergé par DailyMotion, sera disponible à partir du 15 novembre. Le visionnement des émissions disponibles gratuitement en France (Le Grand Journal, les Guignols de l’Info, etc.) le sera également au Canada, et des films et documentaires (français, européens mais aussi québécois) seront vendus à la pièce à partir de 2,99 dollars canadiens. Un abonnement mensuel illimité sera proposé pour 7,99 dollars, soit pratiquement moitié moins que le tarif facturé par Netflix.
Canal+ « veut être le lieu où l’on va retrouver du cinéma français exigeant », note M. Juramie, indiquant que les films hexagonaux ne trouvant pas de diffuseurs dans les salles canadiennes seront désormais accessibles via le nouveau service.
Pour plaire aux téléspectateurs québécois, dont la fréquentation du site français de Canal+ est d’ores et déjà « vraiment pas négligeable », M. Juramie compte également sur la diffusion de séries, avec 200 épisodes au total pour la première année.
La série Les Revenants, grand succès de la chaîne, déjà vendue dans une vingtaine de pays dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ouvrira le bal à partir du 15 novembre.
Viendront ensuite Braquo et Mafiosa, la série mafieuse de Canal, portée par Hélène Filières.
Viendront ensuite Braquo et Mafiosa, la série mafieuse de Canal, portée par Hélène Filières.
« Avec nos séries » et leur succès escompté, Canal+ veut « réinvestir dans d’autres séries », assure le directeur des projets internationaux. « Ça va commencer à faire bouger les choses » dans le paysage audiovisuel canadien, lance-t-il.
Si la réponse du public canadien est au rendez-vous, Canal+ pourrait ainsi développer davantage son offre locale, poursuit M. Juramie, qui se garde toutefois de trop s’avancer. « C’est un nouveau continent », souligne-t-il, tout en se disant convaincu qu’« il y a de la place pour ce marché francophone ».
D’après AFP
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