veep 2.jpgEn devenant vice-présidente des Etats-Unis (initiales VP d’où le titre Veep**), Selina Meyer découvre que le métier est très loin d’être aussi «cool» et glamour qu’elle l’aurait imaginé: inaugurations foireuses, réunions ennuyeuses, champ d’action limité, communication verrouillée par le président et ses multiples conseillers hyper actifs…
L’élue enthousiaste et ambitieuse voit ses aspirations (légitimes) rabotées de tous côtés, entre mauvais timing, torpillage interne, incompétences diverses, jeux de pouvoir et d’influence, mauvaise foi et coups tordus.

La série d’HBO, qui démarre ce mercredi à 20h45 sur Be séries, est donc l’occasion d’une satire plus ou moins savoureuse de la vie et de la scène politiques américaines. Où la petite brune Julia Louis-Dreyfus (« Seinfeld ») ne manque pas de points communs avec une certaine Sarah Palin, novice ambitieuse issue du lointain Alaska.

Pourtant à y regarder de plus près, c’est à un autre personnage de série que l’on pense. En la voyant s’agiter, entourée de conseillers qui oscillent entre plaies vivantes et véritables bras cassés, on songe à une parodie célèbre d’un autre secteur réputé tout puissant: celui de la télévision.
Dans 30 Rock, Tina Fey, alias Liz Lemon, entraîne le téléspectateur dans les coulisses souvent calamiteuses d’une émission très exposée « The girlie show ». Organisant un véritable défilé de stars à son générique, la série autoparodique, produite par la NBC, a reçu une pluie de récompenses, venant saluer la formidable capacité de cette équipe de télévision à se moquer d’elle-même.

Dans « Veep », l’humour n’est pas toujours des plus fins, mais beaucoup de situations sont bien vues et les clins d’oeil plairont à ceux qui s’intéressent aux défis quotidiens du locataire de la Maison-Blanche. A la barre de cette série apparue en avril 2012, on retrouve Armando Ianucci, le même qui est à l’origine du succès anglais The thick of it, série très corrosive dont « Veep » s’inspire très librement, les systèmes politiques britanniques et américains étant très différents.

Contrairement à son modèle, il faut un peu de temps avant que s’installe la mécanique du rire dans Veep qui semble acquérir son pouvoir hilarant sur la longueur. Dans un style mêlant sitcom et documentaire comique (le fameux « mockumentaire », popularisé par une série comme Modern Family), le public suit pas à pas une gaffeuse à l’univers pathétique: l’élue Selina Meyer.
De quoi relativiser sérieusement l’image de super puissance des Etats-Unis, à mille lieux des équipes hyper motivées et compétentes qui ont fait le succès de la série
A la Maison-Blanche.

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KT