profilage.jpgSon entrée en télévision remonte à avril 2009. A l’époque, la RTBF et TF1 s’étaient penchés ensemble sur son berceau. Mais le couple avait ensuite connu des désaccords au sujet du devenir de l’enfant et la rupture était intervenue durant la préparation de la saison 2.
Au grand dam de ceux qui, dans le plat pays, s’étaient attachés à ce personnage atypique de criminologue fantasque qui, sans tout révolutionner, relevait tout de même le niveau des séries françaises.

Juillet 2013: revirement complet, la RTBF décide de redonner sa chance à Chloé Saint-Laurent (cf. note précédente) et de rediffuser les saisons 1 à 3 de Profilage** avant d’enchaîner avec la saison 4 inédite. Si vous ne connaissez pas encore la série, la saison 3 (12 épisodes), qui débute ce samedi à 21h30 sur La une, est le moment parfait pour reprendre le train en marche car la disparition d’un des personnages principaux y remet les compteurs à zéro.

Elle est mignonne, Chloé Saint-Laurent (Odile Vuillemin), avec son air étonné et son grand sac moutarde. On comprend que ça en agace certains, mais ce côté « où ai-je laissé mes clés ? » alors qu’elles lui pendent sous le nez nous réconcilie avec la vie et ses nombreux (petits) soucis. Là où tous ces hyper compétents en costumes griffés et dégaines de top models, avec leur air « concerné » ou leur moue dubitative, nous filent le bourdon.
Après la clinquante et froide expertise – clonée outre-Atlantique -, le modèle expérimental « Lagaffe au pays des psys » détone et détend. Bien sûr, ils ne nous ont pas épargné toutes les caricatures, et le duo de flics « d’élite », Matthieu et Fred, en rajoute franchement dans le style « opposants ». Avec un peu plus de finesse dans les rapports humains et quelques seconds rôles qui auraient oublié d’être mal choisis, Profilage pourrait même devenir une série française de bonne facture.
Surfant sur la vague « psy » très en vogue au pays des séries, passant tout son temps à chercher le « pourquoi du comment », cette série donne du relief aux maux qui rongent le genre humain. Vivement la suite, donc. Pourvu qu’elle ne cherche pas à être « plus rassembleuse », le grand écueil des saisons 2.

Voilà le personnage tel que nous le décrivions en 2009. Depuis, la frêle criminologue, atypique mais résolument professionnelle, a fait des progrès, avançant toujours à pas de géant en talons hauts et bas résille. Elle n’a rien perdu de son côté inadapté, plutôt touchant, mais gagne en profondeur et en subtilité. Au début de cette saison 3, qui voit un important changement de casting, les choses ne vont bien sûr pas s’arranger. Le comédien Guillaume Cramoisan (Matthieu Pérac) ayant décidé de quitter le navire, un nouveau commandant fait son entrée dans l’équipe sous les traits de Philippe Bas, alias Thomas Rocher: un flic mutique, hanté par la mort accidentelle de sa femme.

Dans cette saison 3 (diffusée en mars 2012 sur TF1), les choses se diversifient aussi avec un épisode sur une maison hantée, un autre faisant voyager les protagonistes en Colombie, sur la piste des Forces armées révolutionnaires (Farc) et un autre qui voit l’un des personnages tomber dans le coma. De nombreux guests sont également présents: Raphaël Mezrahi, Jackie Berroyer, Axelle Laffont, Michel Galabru et Frédérique Bel dans des rôles plutôt gratinés. Autant de façons pour les scénaristes, Fanny Robert et Sophie Lebarbier, de quitter les chemins policiers trop balisés.

Après les tâtonnements du début, cette série policière française, qui récolte un joli succès d’audience sur TF1, est en quête de toujours plus d’originalité. Le tournage de la saison 5 doit démarrer en août prochain.
KT

mise à jour (11/10): Les deux derniers épisodes de la saison 4 de Profilage ont réalisé 31,1% de parts de marché, soit plus de 8 millions de téléspectateurs sur TF1. La série a gagné 800 000 téléspectateurs pour sa dernière diffusion, jeudi soir. Une belle réussite.