skins 2.jpgLes ados, tribu étrange et intenable dont vous auriez récemment perdu la clé de décryptage? Jetez donc un œil à Skins***.
La série britannique pourrait vous aider à relativiser et à comprendre bien des tourments.
Preuve du large éventail de la créativité british, « Skins » s’inscrit à l’exact opposé de Downton Abbey.

Plongée dans l’univers cash des ados de Bristol, elle est le modèle sans concession derrière lequel courent Américains et Européens, peinant à aborder l’adolescence d’une façon qui ne soit ni mièvre, ni répétitive, ni banale.
En six saisons, trois groupes de terminale y ont vécu déchirements, délires, drames et exubérances explosant toutes les grandes questions qui jalonnent le passage à l’âge adulte. En décembre dernier, un coffret DVD sortait reprenant ces six saisons emblématiques de la jeunesse britannique du nouveau millénaire.

Le « choc » initial remonte en effet à 2007 lorsque la première génération d’ados du lycée de Roundview était auscultée par Bryan Elsley et Jamie Brittain (père et fils). Après deux saisons de « raves » et de délires en tous genres, ils se faisaient la malle, laissant le téléspectateur semi-groggy.

Les choses ne sont pas arrangées avec la deuxième génération de lycéens abordant les deux dernières années de leur cursus scolaire (saisons 3 et 4, donc). La barre est d’emblée placée très haut avec le personnage de Cook, d’une balourdise et d’une vulgarité presque sans limite.
Car c’est cela « Skins » : un condensé des troubles, égarements, râteaux et dérapages vécus par quelques ados particulièrement fragiles. « Skins » ne s’intéresse qu’aux plus crâneurs, provocateurs ou paumés d’entre eux, et le résultat est à la hauteur de la démission de leurs parents et tuteurs.

Avec Effy, l’égérie suicidaire, le couple de jumelles tourmentées, Katie et Emily, l’évaporée Pandora et le génial JJ (un peu à l’ouest), l’éventail est large et les scénaristes ont réussi à en tirer le meilleur comme le pire, avec une inventivité réjouissante.
On peut trouver cela trop glauque, trop peu réaliste ; l’accumulation l’est certainement, mais cette série a le mérite de sortir des sentiers ultra-balisés par tant de séries américaines et françaises. Un succès qui a donné l’envie aux Américains de s’en emparer et de l’adapter, via la chaîne MTV.
KT