Reconnaissons-le: on a pas mal hésité, au départ, car les échos concernant Zero Hour (lancée le 14 février dernier sur ABC) n’étaient pas excitants. Sans lire le détail des critiques (inutile de se gâcher la découverte, tout de même), les titres et les résultats d’audiences n’étaient guère encourageants. Et puis, on s’est dit: tant pis, un peu d’ésotérisme bon marché ne nous tuera pas, d’autant qu’on avait envie de voir ce que devenait Anthony Edwards, l’ex-Mark Green d’Urgences. Comme quoi, la découverte d’une série tient parfois à peu de choses. Et donc, nous voilà. Pas morts mais pas non plus emballés.
Car c’est cela, « Zero Hour »: un banal film d’action mâtiné de pseudo-complot et de prophétie apocalyptique. Une rasade de «Da Vinci Code», une louche de «Pendule de Foucault», une pincée d’Indiana Jones et le tour est joué.
Le problème principal vient du fait qu’on n’est pas du tout pris par cette histoire de complot prenant sa source en mars 1938, en pleine montée en puissance du nazisme. A la fois brouillonne et trop démonstrative, l’intrigue ne ménage pas suffisamment le suspense quand elle ne tue pas toute vraisemblance à grands coups de rebondissements improbables. Cette enquête, à la fois historique et fantastique, manque cruellement de finesse et les personnages nous restent totalement étrangers, ce qui n’aide pas à s’impliquer. Si on cherche un pur divertissement, cela peut fonctionner. A condition de ne pas être trop regardant sur le fond de l’intrigue qui n’a de thriller complexe que le nom.
On attendait forcément mieux de la part de Paul Scheuring, créateur du brillant concept de «Prison Break» (qui s’est rapidement délité au fil des saisons). Ici, la réflexion et le suspense ont cédé toute la place à l’action. On parcourt le monde du fond du Canada (épisode 1) à l’Inde (épisode 2) sans conviction, ni implication émotionnelle. Dommage mais inévitable car les personnages sont au mieux transparents (les assistants de Hank), au pire caricaturaux (l’agent du FBI). Et la qualité des dialogues est à l’avenant.
L’histoire, elle-même, est cousue de (gros) fil blanc. On y suit Hank Galliston, éditeur du magazine « Modern Skeptic », qui consacre sa vie a débusquer des indices, à analyser des mythes et à révéler au grand jour de (faux) complots. Lorsque son épouse Laila est kidnappée, il s’embarque dans « l’une des plus mystérieuses aventures de l’histoire de l’humanité ». Une carte au trésor, cachée dans une vieille horloge que détenait Laila, pourrait mener à une « découverte cataclysmique ». Hank doit déchiffrer les énigmes et symboles de la carte cachée, avant que ces infos ne tombent entre de mauvaises mains.
Avec l’aide de ses deux associés et d’un agent du FBI, il s’engage dans une course contre la montre pour retrouver sa femme et sauver l’humanité sur fond de conspiration postulant l’existence de 12 «nouveaux apôtres» (de l’ordre des Rose-Croix) protégeant chacun une horloge, au précieux secret.
Dans le genre thriller sur fond de mystère, « Zero Hour » est en fait l’antithèse d’Utopia, série britannique autrement plus électrisante. Et, d’ailleurs, l’idée même de la comparaison est presque insultante, c’est dire… Enfin, qui sait, un soir de fatigue, juste pour se détendre ou pour médire un peu, vous vous laisserez peut-être tenter par cette heure égarée..
KT
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