On y suit un duo d’enquêteurs antinomiques et mal assortis, dont l’un souffre ouvertement de Tocs. Mais ce n’est pas le Sherlock de Moffat… Les crimes y charrient une part de mystère mêlée de superstitions et de peurs, voire même de rites, que certains voudraient dénoncer comme étant sataniques. Mais pour remettre de l’ordre dans ces instincts souvent vils, on ne croisera pas la haute carrure de l’inimitable Luther: Idris Elba.
Qui sont donc les nouveaux maîtres du jeu dans le quartier de Whitechapel, entrelac de rues populaires rendu mondialement célèbre par le fameux Jack The Ripper?
Dans l’une comme l’autre des deux séries british, c’est le raisonnement qui est au centre du dévoilement; lui seul qui donne le rythme et indique la voie à suivre. Or, justement, en se dotant d’une nouvelle méthode de travail, Whitechapel*** renouvelle son intérêt et permet à une nouvelle vague de spectateurs-limiers de la rejoindre.
Finies les enquêtes autour de copycats de crimes célèbres (Jack l’éventreur, les jumeaux Kray: cf note précédente) place à un nouveau mode opératoire qui marie analyses criminelles et recherche historique. Contrairement au sergent Ray Miles (le rustre mais réjouissant Phil Davis), l’inspecteur Joseph Chandler (l’élégant Rupert Penry-Jones) est en effet persuadé que face à des affaires particulièrement complexes, la compilation d’archives peut lui fournir une forme de ligne directrice, de boussole des «intentions criminelles» les plus emblématiques, façon efficace et pleine d’enseignements de nourrir sa réflexion de criminologue méticuleux.
Une tâche titanesque qu’il a forcément confiée à ce vieux fou de Buchan (l’excellent Steve Pemberton), spécialiste de Jack L’éventreur, mais fasciné par les crimes en tous genres et de tous les pays, rencontré lors de la première saison.
Ensemble, les voilà confrontés à une mission d’importance: trois enquêtes aussi longues que complexes, à débrouiller dans les plus brefs délais s’ils veulent éviter de voir les cadavres s’amonceler. Coups de marteau, empoisonnement, démembrements: les esprits criminels auxquels ils sont confrontés sont solidement dérangés et il faudra toute la science conjuguée d’hier et d’aujourd’hui pour venir à bout des visions d’horreur que ces esprits frappeurs ont semé derrière eux.
Elargissant son champ d’investigation, croisant et étoffant ses intrigues, Whitechapel a eu la bonne idée d’investir et de creuser en profondeur les relations (parfois tendues) qui unissent désormais les hommes et les femmes du commissariat, offrant davantage de grain à moudre aux amateurs du genre. Avec cette saison deux fois plus dense, le succès ne s’est pas fait attendre: le public britannique a répondu en nombre lors de la diffusion des 6 épisodes en février 2012 (près de 7 millions de fidèles). Une 4e saison (6 nouveaux épisodes) a été commandée dont le début de tournage est imminent.
nb: Derrière «Whitechapel», on retrouve la société Carnivale également productrice de la très select « Downton Abbey ».
KT
Diffusion de deux épisodes sur Arte les jeudi 10, 17 et 24/01 dès 20h45
mise à jour (20/11): Après 4 saisons, la série Whitechapel, qui revisitait les grandes heures et les grandes figures du crime britanniques, vient d’être annulée par ITV.
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