Surtout ne pas s’arrêter au titre plutôt impressionnant de cette série. Car The big C*** est tout sauf synonyme d’ennui ou de tristesse.
Bien sûr, le “big C” évoqué là est le cancer sournois qui s’est mis à ronger le corps de Cathy (Laura Linney) sans qu’elle n’y prenne garde. Mais une fois la nouvelle révélée, la stupeur et la colère ravalées, la professeure de lycée, d’ordinaire si sage, s’est lancée dans une bagarre d’anthologie contre tous les interdits dont elle avait gentiment tapissés sa vie jusqu’ici.
Son quotidien est dès lors devenu une sorte de feu d’artifices d’inattendu et de surprises comme on peut difficilement l’imaginer avant d’aborder les 13 épisodes de la première saison.
Le sujet rebute, fait peur mais grâce à la folie et à l’inventivité de Cathy, il devient source de fous rires, de complicité et de rapprochements inattendus. Que ce soit avec sa vieille voisine ou avec son élève, la très drôle et décomplexée Andrea (Gabourey Sidibe).
Résolue à enfin profiter de l’existence avant que le cancer n’y mette un terme prématuré, Cathy Jamison aligne les idées le plus folles, les escapades et les coups de tête. Laissant son entourage (mari, fils et frère) totalement médusé. Bannissant du même coup, de son vocabulaire, les choses “bonnes, bien et/ou raisonnables” qu’elle avait toujours respectées jusqu’alors.
La force de cette série tient à ce mystérieux dosage entre humour et émotions, délires et dérision, et à ces personnages totalement inattendus, souvent loufoques, qu’elle révèle.
En premier lieu, Sean, ex-SDF logeant sous tente, qui refuse de soigner sa bipolarité à coup de cachets de peur de devenir « un type normal qui met des chemises à boutons et regarde la télévision ». Chamboulé par la découverte du cancer de sa sœur, il l’est tout autant, au début de cette deuxième saison, par l’annonce de sa future paternité. Il faut dire que sa partenaire est presque aussi dingue que lui : Rebecca, campée par la pétillante Cynthia Nixon (ex-“Sex and the city”) est en effet émotive à souhait et super susceptible depuis que ses hormones lui jouent des tours. L’un comme l’autre essaient de se persuader qu’ils formeront un parfait duo de parents.
Au fil de la première saison, la relation de Cathy avec son mari (Oliver Platt) d’abord moribonde, a connu une jolie embellie au point qu’il est désormais son meilleur allié dans sa lutte contre la maladie. Car après la phase de folie et de déni (la saison 1) est venue celle du combat, avec l’essai clinique auquel accède Cathy grâce au docteur Sherman. Un traitement qui va être l’occasion pour la jeune quadra de faire de nouvelles découvertes et de nouvelles rencontres.
Personnage infiniment sympathique, drôle et positif, il n’est pas nécessaire d’avoir rencontré Cathy précédemment pour partager son combat et son quotidien, on peut sans difficultés l’adopter en ce début de deuxième saison. Ce serait d’ailleurs dommage de s’en priver car la série déborde d’idées magnifiques pour apprendre à profiter de la vie…
Sans surprise, Showtime a déjà annoncé la fin du parcours de «The big C». Après la saison 3 (10 épisodes) proposée en juin dernier, une dernière saison de quatre épisodes d’une heure mènera vers la conclusion inéluctable.
KT
* saison 2 diffusée tous les vendredis à 22h10 (3 x 26 min) ou le mercredi à 20h45 sur Be séries
The big C. Tragi-comédie de Darlene Hunt, avec Laura Linney, Oliver Platt et Gabourey Sidibe. Diffuseur: Showtime. 36 épisodes en production + 4 épisodes en commande. Début: août 2010
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