Rencontrée en août dernier au Festival de Monte-Carlo, l’actrice Lana Parrilla est une habituée des rôles de femmes de tête. Avec « Once upon a time », la voilà servie : elle y est à la fois Regina Mills, maire maléfique de la petite ville de Storybrooke, et méchante belle-mère de Blanche Neige. Une double identité dont elle a extrait un duo gagnant.
“Ça n’a pas été facile de jouer ce rôle car Regina a vraiment une âme torturée. J’ai dû creuser dans des parts très sombres de ma personnalité pour réussir à exprimer cette rage, cette colère qu’elle a en elle, et pouvoir coller à “sa” personnalité. Au final, mon personnage est une combinaison de choses personnelles et de l’idée que l’on se fait de la méchante reine” explique-t-elle.
Au point de regretter de ne pas jouer le rôle de la douce Blanche Neige ?
« Non, même si on me l’avait proposé, j’aurais certainement choisi le rôle de Regina. Enfant, j’aimais déjà me déguiser en guerrier africain ou en Indien. J’étais une sauvageonne, j’avais donc déjà certainement plus le profil de la méchante reine.” Elle éclate de rire.
Pour parvenir à faire coexister les deux personnages en elle, la comédienne reconnaît cependant avoir dû ruser. “J’ai vraiment dû séparer les choses car il y a tant d’émotions différentes à jouer dans les premiers épisodes. Au début, la maire est emplie par la crainte de perdre son fils et par sa jalousie vis-à-vis d’Emma, la mère biologique d’Henry, qui pourrait vouloir l’emmener avec elle. Alors que, dans les scènes qui se passent au pays des contes, les choses sont beaucoup plus tranchées et exacerbées : la reine veut tuer Blanche Neige, voilà tout ! Au départ, il a vraiment fallu que je les aborde comme deux personnages différents pour parvenir à bien les incarner. J’ai regroupé les pages de script du monde des contes d’un côté et celles du monde réel de l’autre, cela m’a aidé. Il est parfois difficile de se glisser dans le rôle de Regina mais, en même temps, c’est exaltant, c’est un tel défi ! Ce qui est gai avec le personnage de la reine, c’est que je peux aller à fond dans le théâtral, ce qui est le rêve de tout acteur et, à côté de cela, avancer masquée pour camper Regina.”
Le plus dur dans tout cela ? “C’est que l’acteur qui joue Henry (le jeune Jared Gilmore, NdlR) est tellement mignon et attachant ! Donc, je l’ai prévenu qu’une fois que les caméras seraient éteintes, je le couvrirais de bisous mais que, pendant le tournage, j’étais obligée d’être vraiment désagréable avec lui. Je ne veux pas qu’il croie que je suis vraiment comme cela.” (Elle rit)
“Je pense que Regina aime sincèrement son fils adoptif Henry et qu’elle tente vainement de se faire aimer par ce petit garçon. Mais elle veut le contrôler si étroitement qu’il n’a qu’une envie: lui filer entre les doigts. Elle est trop protectrice, trop envahissante, elle ne sait pas comment agir autrement avec lui.” Un dilemme toujours bien présent au coeur de cette deuxième saison.
Aux yeux de Lana Parrilla, c’est l’universalité du conte qui fait le succès de la série. “Les contes sont des histoires que nous connaissons tous et il y a toujours des leçons à en tirer. Ils offrent la possibilité de s’échapper du monde réel tout en nous permettant de réfléchir à ce qui compte vraiment pour nous. J’adore l’idée que l’on puisse s’évader un soir par semaine à travers différentes histoires qui nous rappellent notre enfance.“
Quant à la saison 2, motus. “Je ne me suis pas posé la question car je ne savais pas si nous irions jusque là… En dix ans de télévision, je n’ai jamais eu la chance de vivre deux saisons d’affilée, donc je suis très reconnaissante. J’ai une confiance absolue dans les auteurs qui ont travaillé six ans sur “Lost”: ils connaissent bien leur boulot. Ils ne nous ont encore rien dit concernant la saison 2 mais j’aimerais voir Regina botter les fesses de Mr Gold tout en préservant sa relation avec Henry. Cette relation est très importante pour moi, mais aussi pour le public, je crois.”
De nombreux contes restent à explorer par “Once upon a time” mais certains ont clairement sa préférence: “Boucle d’or et les 3 ours“, “Jack et le haricot magique” ou “Hansel et Gretel“. “Je suis contente parce que nous étions les premiers à nous lancer sur le thème des contes, avant le cinéma. La différence, c’est que nous avons plusieurs heures devant nous pour leur apporter de multiples couleurs, nous avons humanisé ces personnages. Au contraire du cinéma qui reste très proche des contes originaux.”
KT
(propos recueillis en août dernier au Festival de Monte-Carlo)
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