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Once upon a time – saison 2
Ne gâchez pas votre plaisir si vous n’en êtes pas encore arrivé là

once-upon-a-time2.jpgA la télévision américaine, Halloween reste une période très prisée des annonceurs et des séries, un temps particulier où il importe de marquer les esprits. On l’a vu avec NBC lançant sa famille Munsters à l’assaut de Mockingbird Lane en guise de test. Sur ABC, le flambeau avait notamment été confié à Once upon a time**. Et, de ce point de vue là, l’épisode 5, intitulé «The doctor», n’a pas déçu les fans…

Il faut dire qu’avec l’irruption du Spectre aspirateur d’âmes et l’engloutissement de Mary-Margaret et Emma dans l’univers des contes, le début de la saison 2 recélait un sérieux potentiel. D’autant qu’un épisode liminaire avait brillamment permis de remettre en place toutes les grandes étapes et les principaux personnages croisés au cours de la première saison. (Une précédente note permet de se rafraîchir la mémoire)
Rappel bien utile alors qu’une nouvelle quête héroïque attend David/le prince: ramener Snow et Emma à Storybrooke. Pendant ce temps-là, les deux jeunes femmes doivent non seulement trouver le moyen de revenir mais aussi s’adapter à un univers totalement bouleversé. Le monde des contes a en effet bien changé depuis que Blanche Neige l’a quitté, quant à Emma, elle est plutôt déstabilisée par la découverte d’un monde dans lequel elle ne dispose d’aucun repère.
Ce changement de cadre s’avère cependant bénéfique car Snow (Ginnifer Goodwin) s’y est toujours montrée nettement moins fade et effacée que dans la vie réelle tandis qu’Emma (Jennifer Morrison) « vole » de surprise en surprise en même temps que le téléspectateur. Un dispositif plutôt réussi.

Pourtant, au bout du troisième épisode, la mise en place des nouveaux enjeux s’est révélée un peu laborieuse. En cause? L’arrivée d’une flopée de nouveaux personnages couplée à une narration parfois trop hachée. Comme annoncé, de nouveaux personnages ont fait leur apparition: Mulan, alliée du prince Philippe et Aurore, sa Belle au bois dormant, Lancelot, ex-chevalier de la Table ronde, et Cora, mère ultra possessive et autoritaire qui prouve que la méchante reine a vraiment de qui tenir. Le fidèle Mouche est aussi de l’aventure ainsi que le ténébreux capitaine Crochet. Avec ou sans haricot magique, ils espèrent tous trouver un moyen de se venger de Tracassin en mettant le cap sur le pays imaginaire… Or c’était aussi le moment précis choisi par le Dr Whale pour révéler sa véritable nature: il est le Dr Frankenstein, poursuivant ses expériences afin de ramener son frère à la vie…

Bref, comme on le voit, pendant que certaines séries copient/collent leurs intrigues sans vergogne, «Once upon a time» fait preuve d’une solide créativité avec même, par moments, quelques excès. Difficile en effet, parfois, d’intégrer autant d’informations par épisode tandis que certains éléments apparaissent bizarrement sous-exploités. Bien sûr, il est possible qu’une prochaine intrigue nous ramène sur cette piste, du moins on l’espère, car on redoute que le duo Kitsis-Horowitz ne s’emballe à nouveau comme ce fut (souvent) le cas dans «Lost».

Si ce début de saison s’avère plus sombre – avec l’entrée en piste du Revenant et du fameux Dr Frankenstein -, il est aussi nettement moins linéaire. Dans la première saison, la narration naviguait entre le présent à Storybrooke et le passé dans l’univers des contes – flash-backs bien utiles pour comprendre qui est qui, et découvrir comment les différents personnages se sont rencontrés. Dans cette deuxième saison, une nouvelle dimension a été ajoutée puisqu’on assiste à une double quête. Celle de David/ le Prince à Storybrooke, épaulé par son fidèle assistant Henry, et celle d’Emma et Mary/Snow, épaulées par Mulan et Aurore.

A cette double «actualité», il faut encore ajouter les flash-backs qui se concentrent principalement en ce début de saison sur l’apprentissage de la magie par Regina, du temps où elle n’était encore qu’une jeune princesse inexpérimentée. Un effet de miroir forcément intéressant puisque dans le temps présent, la même Regina tente de ne plus recourir à la magie afin de reconquérir son fils (cf. note suivante)… Autres flash-backs instructifs: ceux qui dévoilent les déboires qui ont forgé la personnalité de Rumpelstiltskin (Tracassin). Rendu complexe à cause de ces incessants «sauts temporels», le résultat est cependant plutôt positif puisqu’on reste avant tout désireux d’en apprendre davantage et de comprendre, deux éléments indispensables à la survie d’une série.

Au terme des cinq premières épisodes, la réponse à la question de fond (la magie est-elle toujours bien présente ?) est donc indiscutablement: oui. Une recette diablement efficace même puisque dimanche dernier, l’épisode 5 a permis à Once Upon A Time de flirter avec les 10 millions de fans et de conserve un taux très intéressant auprès des 18-49 ans (cible privilégiée des annonceurs).
KT

Once upon a time. Drame de Adam Horowitz et Edward Kitsis, avec Lana Parrilla, Robert Carlyle, Jennifer Morrison. Diffuseur: ABC. 22 épisodes + 23 en cours de production. Début: octobre 2011. Photo: ABC