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666park.jpgPremier (petit) frisson de cette rentrée série, 666 Park Avenue* devrait attirer les amateurs de «slow fantastic» (comme on parle de slow food); pas les fans de hard gore, accros au sang et à l’adrénaline.

Après l’univers de contes de fée revisité à la rentrée 2011 (« Once upon a time »), ABC se penche sur la série d’horreur «light». Le genre que l’on peut regarder en famille, à condition tout de même de ne pas avoir d’enfants trop jeunes. Les fans d' »American Horror Story » ou de « The walking dead » n’y trouveront certainement pas leur compte, mais ce n’est visiblement pas le but.
Ici, le drame se joue presque en douceur, à l’image de la scène d’ouverture qui voit quelques gouttes de sang tomber au cours d’un concert de musique classique. Tout est question d’ambiance, par petites touches, sans sombrer dans la surenchère ou le déchaînement. Ou, du moins, pas encore, car il faudra voir ce que nous réserve la suite. Sombres pactes, actes criminels et vengeances à l’appui.

Musique grinçante, toiles d’araignée, ombres mouvantes, lampes qui clignotent et ascenseurs défectueux: toute la panoplie de la parfaite maison hantée a été disséminée dans un immeuble de standing de l’Upper East Side. On peut crier aux clichés mais, au moins, le résultat ne manque pas de classe…
En revanche, il est certain que la série créée par David Wilcox, et adaptée du roman éponyme de Gabriella Pierce, s’adresse à un public aimant qu’on l’effraie, mais pas trop.

 

Dans cette histoire, dont la trame fait forcément penser au film «L’associé du diable» de Taylor Hackford, on suit Jane (Rachael Taylor) arrivée très récemment de son Midwest natal. Nouvelle gérante de la résidence Drake, située au 999 Park Avenue (666 par jeu d’ombres), Jane perçoit bien vite qu’un certain nombre de choses n’y tournent pas rond. Mais, bien sûr, la tentation de rester est trop grande. Car à l’appartement de rêve, s’est bien vite greffé un job inespéré pour cette jeune architecte: superviser la rénovation d’un immeuble prestigieux, à l’architecture aussi belle qu’intrigante (1923). L’exploration du passé du Drake (Dragon, en français) promet d’ailleurs d’apporter son lot de surprises…

Soufflant le chaud et le froid et appréciant visiblement très modérément qu’on leur résiste, Gavin et Olivia Doran, propriétaires des lieux, sont parvenus à entrer dans la vie de la jeune femme en quelques jours à peine. Lui offrant dans un même élan emploi, logement et cadeaux. Mais jusqu’ici, Henry (Dave Annable), son compagnon, avocat fraîchement embauché au sein du cabinet du maire, ne trouve rien à y redire… En filigrane, pourtant, la question (morale) qui s’impose est claire: quel prix êtes-vous prêts à payer pour vivre vos rêves?

L’autre atout de cette série est son casting hyper calibré. Dans le rôle des propriétaires machiavéliques, Terry O’Quinn et Vanessa Williams sont évidemment impeccables et Rachael Taylor et Dave Annable ont le parfait profil du «gentil petit couple d’à côté». Le quatuor va sans doute séduire un public essentiellement familial… Enfin, si la série parvient à les convaincre de revenir car le démarrage, dimanche soir, a été très timide (7 millions de téléspectateurs seulement) ce qui n’est pas de très bon augure…
KT

666 Park Avenue. Thriller de David Wilcox, avec Vanessa Williams, Terry O’Quinn, Rachael Taylor et Dave Annable. Diffuseur: ABC. 13 épisodes en tout. Début: 30 septembre 2012. Photo: ABC