L’intrigue de la saison 3 de Peaky Blinders*** reprend, deux ans après la fameuse mise à mort avortée, sur les images d’un mariage fastueux. Thomas Shelby (Cillian Murphy) épouse celle qui hante ses rêves depuis leur première rencontre : Grace Burgess (Annabelle Wallis, photo).
Visiblement dépareillées, leurs familles respectives tentent de donner le change, le temps de la noce. Et c’est un peu comme si le petit monde de Downton Abbey croisait la faune de Boardwalk Empire. Vu le tempérament des hommes des deux « clans » – les soldats de la Couronne, d’un côté et les anciens gitans, de l’autre – on se doute que la trêve sera de courte durée.
En ce jour de fête, Thomas Shelby apparaît souriant et détendu. Mais sous son masque de chérubin, le chef du gang des Peaky Blinders demeure toujours aussi intraitable et insaisissable, fumant comme un pompier et commandant des assassinats comme d’autres le feraient d’un verre. Faussement en quête de respectabilité, Tom se moque des usages de la bonne société que sa fortune lui permet désormais de fréquenter. Si sa nouvelle demeure est grandiose, ses bureaux sont toujours installés en plein coeur du Birmingham populaire et crasseux. Un univers à retrouver ce jeudi dès 20h55 sur Arte.
Très vite, un nouveau péril menace ce fragile équilibre. Thomas a noué des relations d’affaires avec la Russie au cours des derniers mois et il reste tenu d’honorer sa dette vis-à-vis de Churchill. Entre Russes blancs et Russes rouges, le gangster navigue à vue mais le piège pourrait bientôt se refermer sur lui. D’autant que toujours aussi sanguins, Arthur et Johnny ont réactivé les tensions avec le clan italien des Changretta. Tandis que le premier tente de se racheter une conduite en renonçant à l’alcool – depuis qu’il est en couple avec la très pieuse Linda -, le second s’emploie à illustrer la devise de Thomas : ne pas devenir faible et sentimental…
Malgré la fureur et les larmes promises dans cette saison 3, on replonge avec plaisir dans la saga des Peaky Blinders. Une histoire rehaussée par une bande son et une photographie toujours aussi expressionnistes. Pourtant cette saison, sur fond de trafic d’armes, s’annonce comme une longue descente en enfer pour les gitans devenus businessmen. Un chemin de croix dont les six épisodes ont été mis en images par le réalisateur belge Tim Mielants (Tunnel, Code 37).
C’est l’une des multiples raisons qui imposent de ne pas manquer ce rendez-vous.
Pour le charisme sidérant de son interprète principal, Cillian Murphy. Pour la photographie impressionniste et la bande-son très rock qui rendent hommage à la frivolité des années folles.
Pour le scénario au cordeau de Steven Knight qui nous entraîne au coeur d’une internationale du crime brassant des horizons insoupçonnés entre complot d’Etat, société secrète et Russes blancs.
Pour la balance des paysages entre un Birmingham de suie et de boue et une campagne anglaise paisible et grandiose. A raison de trois épisodes par soirée, il s’agit de ne pas en rater une miette…
KT
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