La deuxième édition du festival CanneSeries qui s’est achevée hier soir, a couronné le trio féminin espagnol de Perfect Life (photo) et l’acteur de Nehama ; The Twelve, série belge de la VRT, remporte le prix du meilleur scénario
Portée par un trio de femmes impétueuses, la série espagnole Perfect Life (« Dejate Llevar » en VO espagnole) a remporté mercredi soir le prix de la meilleure série lors de la cérémonie de clôture du festival CanneSeries, récompense à laquelle s’ajoute un prix spécial d’interprétation pour ces trois actrices : Leticia Dolera, Celia Freijeiro et Aixa Villagran. La série fait le portrait de trentenaires en crise, bien décidées à réinventer leur vie, face à une pression familiale et professionnelle croissante. Une série créée par une femme et portée par des femmes qui n’oublie pas d’embrasser la diversité en abordant aussi la question du handicap.
Leticia Dolera, actrice et créatrice de cette série qui prouve la bonne santé de la production hispanique, a adressé des encouragements vibrants à toutes les femmes présentes dans la salle de « s’emparer de leur stylo ou de leur caméra pour raconter leurs propre histoires. » Un discours qui a bénéficié d’un écho particulier alors que le festival CanneSeries, comme Séries Mania la semaine dernière, a signé la charte 50/50 afin d’assurer la parité dans l’audiovisuel à l’horizon 2020.
La série Nehama a permis à Reshef Levi, personnage principal, de décrocher le prix d’interprétation. Figure du stand-up en Israël, l’humoriste signe là son tout premier rôle à l’écran dans cette dramédie dont il est aussi le créateur et le scénariste. Série sur le deuil et les difficultés de la parentalité, Nehama explore les ressources cachées de l’être humain face à l’adversité. En l’occurrence, pour Guy Nehama, devenu récemment veuf, il s’agit de la difficulté à vivre son rêve et à mener une vie de père de famille nombreuse, responsable. La série en 10 épisodes a été achetée par Canal+, a annoncé l’acteur-créateur. Son très long discours de remerciement, venu plomber une cérémonie qui peinait déjà à faire sourire, n’a pas rendu justice à sa création.
Bonne nouvelle pour la visibilité du plat pays : le jury, présidé par Baran bo Odar, créateur de la série Dark sur Netflix, a remis le prix du meilleur scénario à Sanne Nuyens et Bert Van Dael, créateurs de la série belge The Twelve, plongée intrigante dans la psychologie, le quotidien et les dilemmes des 12 jurés d’un procès sous haute tension. On espère que la RTBF aura la bonne idée d’acquérir cette série attendue à la fin de l’automne sur la chaîne Een.
(Sur notre photo, Bert Van Dael en noeud papillon est à la gauche de Sanne Nuyens en costume bleu)
Le prix de la meilleure musique a été attribué Christoph M. Kaiser et Julian Maas pour leur composition au service de Bauhaus, belle fresque historique allemande sur la naissance de l’école et du mouvement artistique homonyme, produite par la ZDF et Arte (cf. note précédente).
Enfin le prix de la série courte salue l’équipe de l’Australienne Over and Out créée par Adele Vuko et Christiaan Van Vuuren.
Pardaoxe: alors que le festival a présenté nombre de séries sombres ou stressantes sur notre époque en proie aux dérives technologiques, c’est la comédie qui l’a finalement emporté…
Karin Tshidimba, à Cannes
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