Rencontre au sommet entre Patrick Dempsey (ex-Grey’s Anatomy) et Alessandro Borghi (Suburra). Deux loups solitaires – le maître et le disciple – qui dominent la finance internationale. Devils** propose une plongée dans les eaux troubles des grandes banques d’investissement, entre jalousie, stratégies et coups bas, d’après le livre du trader italien, Guido Maria Brera. A découvrir samedi à 20h30 sur Be Séries

Massimo Ruggero (Alessandro Borghi) est le héros du jour. Grâce à son flair et à son sang froid, cet habile trader d’origine italienne a permis à sa banque, l’Américaine NYL, de réaliser de juteux profits sur fond de crise grecque. La fierté de son mentor, Dominic Morgan (Patrick Dempsey) n’en est que plus grande. Mais lorsque le jeune homme réalise que la promotion qu’il convoite va lui échapper au profit d’un collègue moins talentueux mais issu du sérail, sa colère n’a d’égale que son orgueil blessé…

Un thriller qui dénonce l’emprise de la finance mondiale et du roi dollar mais aussi la capacité de nuisance des requins des grandes banques internationales, on ne dit pas non. Difficile cependant d’arriver sur ce terrain miné après une série aussi percutante que l’américaine Succession qui a placé très haut la barre de la satire et de l’analyse sociologique depuis 2018 sur la chaîne HBO.

Tournée entre Londres et Rome, sur base du roman I Diavoli de Guido Maria Brera, lui-même trader, cette fiction mêlant thriller et géopolitique aborde les suites de la crise financière qui a frappé les marchés mondiaux en 2008. Elle montre l’instabilité profonde d’un secteur où l’implication et la loyauté doivent être totales au prix d’énormes sacrifices personnels.

Jalousies viscérales, rivalités de classes sociales, pratiques occultes, espionnage informatique et liens incestueux avec la presse… Toutes les pièces semblent idéalement placées sur l’échiquier de la dénonciation d’un monde de la finance devenu fou mais manquent parfois de la détermination et la virulence nécessaires pour le faire. La faute en revient sans doute à une réalisation qui manipule trop de clichés et d’enjeux tout en affichant le look papier glacé de cet univers où les costumes sont faits sur mesure et les chromes des bolides sont forcément clinquants.

La séduction du diable

Dans ce petit monde où la réputation et le paraître jouent des rôles primordiaux, les deux fiers protagonistes – Massimo, le brillant disciple (Alessandro Borghi vu dans Suburra) et son maître machiavélique, Dominic (l’ex Dr Mamour de Grey’s Anatomy) – ressemblent à des gravures de mode. La beauté du diable à n’en pas douter…

Créée par Mario Ruggeri et Elena Bucaccio, réalisée par Nick Hurran et Jan Maria Michelini, cette série en dix épisodes aux racines européennes est ancrée en Italie et a été produite par Sky Italia en association avec Orange Studio.

Karin Tshidimba