Sélectionner une page

Guyane 2.jpgEtudiant dissipé et frondeur de l’Ecole des Mines, Vincent Ogier (Mathieu Spinosi, à droite sur la photo) est envoyé en stage en Guyane** dans l’entreprise Cayenor. Des conditions de vie précaires qui devraient ramener le jeune géologue sur le droit chemin. Du moins, ses professeurs l’espèrent-ils.

Bien sûr, c’est tout le contraire qui se produit lorsque l’ingénieur plutôt futé réalise les potentialités offertes par le lieu et les hommes qui y règnent. Vincent met très peu de temps avant de s’acoquiner avec le parrain local, Antoine Serra (Olivier Rabourdin, à gauche sur la photo), propriétaire terrien, mi-grand seigneur, mi-barbouze qui a détecté les précieuses connaissances de ce Parisien un brin naïf. Refusant d’écouter son fidèle second Louis (Issaka Sawadogo), Serra se fie aux relevés de Vincent qui pense avoir réussi à localiser un filon d’or mythique. C’est alors que les ennuis commencent dans ce bout du monde entre jungle et western…

Une série et un territoire à découvrir ce samedi dès 20h30 sur Be Séries.

Guyane.jpegSérie en huit épisodes imaginée par un trio d’auteurs (Fabien Nury, Kim Chapiron, Philippe Triboit), Guyane entraîne le téléspectateur au fin fond de la jungle, « dans ce territoire à la fois si proche et si lointain sur lequel la loi française ne s’applique que très difficilement. Il y a un vrai côté western dans Guyane », souligne Fabrice de la Patellière en charge de la fiction sur Canal.

« L’aventure, c’était un désir de Canal », précise la productrice Bénédicte Lesage qui était plutôt partante, elle qui, avec sa société Mascaret Films, s’était déjà penchée sur le destin de Mister Bob célèbre mercenaire au Congo, campé dans la version de Canal+ par le comédien Clovis Cornillac.

Alors, bien sûr, l’Amazonie, territoire mythique avec son orpaillage et ses multiples trafics offrait un joli terrain de jeu à l’équipe. « D’autant que le filon de l’aventure séduisait totalement le réalisateur Fabien Nury. »

Si la série se veut très ancrée, avec 5 mois de tournage en Guyane, avec des acteurs et une équipe locale, elle revendique sa part de fiction. L’image est foisonnante, luxuriante et l’on sent bien l’influence de la BD sur ses auteurs.

Le problème est sans doute qu’on n’est que peu surpris par les personnages mis en avant, parfaitement cadrés pour les missions qui leur sont confiées. Entre l’étudiant faussement naïf, la maîtresse au grand coeur (Anne Suarez), la prostituée mystérieuse (Flora Bonfanti), le prospecteur revenu de tout (Patrick d’Assumcao), le trafiquant au cuir tendre, les caïds locaux et l’homme de main intransigeant (Issaka Sawodogo), ils semblent tous formatés. A force de vouloir jouer l’archétype, on est très proches de la caricature.

Tels qu’ils sont posés et bien qu’ils soient habités avec force par leurs interprètes, ces personnages ne donnent que peu envie de les suivre dans une aventure qui semble toute tracée et uniquement mue par la soif d’action. Pour la psychologie et la profondeur, visiblement, on repassera…

KT