Sélectionner une page

la treve 10.jpgEn ce moment même une trentaine de scénaristes planchent sur les futurs rendez-vous des séries belges. On veut parler des équipes de La Trêve et d’Ennemi Public définissant les contours de leur saison 2 respective mais aussi celles d’Unité 42 et de Les Pionniers, prochains candidats au départ en tournage. Ces deux projets, ancrés à Bruxelles, se penchent sur les nouveaux contours de la cybercriminalité, sous l’angle policier et judiciaire. Quant aux onze autres projets, actuellement en écriture ou en développement, ils brassent des thématiques et des univers assez diversifiés.

Tous ont, bien sûr, en tête le succès récent des deux premières séries belges de cette nouvelle vague soutenue par le Fonds séries mis en place par la RTBF et la Fédération Wallonie Bruxelles.
Que ce soient les prix remportés à Cannes (MipDrama) et Paris (Séries Mania) ou les contrats signés avec France 2, la VRT et la TSR pour La Trêve ou avec la VRT pour Ennemi Public.

Un palmarès flatteur qui met tous les créateurs actuellement en lice sous pression mais qui leur permet aussi de rêver au succès. Quoi qu’il arrive, ils savent en effet que le public belge est prêt et les attend même impatiemment. Les audiences réalisées par La Trêve et Ennemi Public le prouvent suffisamment.

Cent mille fidèles en plus en vision différée

ennemi public 9.jpgDepuis ce mardi, on connaît même enfin les chiffres de la vision en différée des deux séries belges, des données qui permettent de revoir à la hausse leur audience moyenne.
Etablie à 322 046 fidèles pour La Trêve entre le 21 février et le 20 mars derniers, celle-ci grimpe à 428 416 fans en ajoutant les 106 370 visions enregistrées à J+7 (soit sept jours après la diffusion dominicale).
Quant à Ennemi Public, la moyenne établie à 287 750 fidèles, du 1er au 29 mai, grimpe à 388 419 fans après ajout des 100 669 visionnements en différé enregistrés à J+7.

A titre de comparaison, précise la RTBF, la case du dimanche soir de La Une (entre 20h55 et 22h55) « hors diffusion des séries belges, attire en moyenne 285 918 téléspectateurs et 17,9% de parts de marché. » Or, ici, les deux séries belges ont établi une audience moyenne dépassant les 22% de parts de marché, mesure réalisée lors de la seule diffusion en direct. Une preuve supplémentaire – car l’audience n’est pas tout – que le pari des séries belges est largement gagnant.

Premiers échos de Suisse

ennemi public - bois.jpgPour Ennemi Public et La Trêve, en dehors même des saisons 2 en préparation, cette diffusion belge n’est qu’une première étape puisque toutes les deux sont assurées d’être diffusées ailleurs. Pour La Trêve, l’aventure internationale a d’ailleurs débuté ce dimanche sur l’antenne de la RTS, la Radio-Télévision Suisse (romande).

Dimanche soir, le public romand a en effet pu découvrir les deux premiers épisodes de La Trêve, la série 100% belge portée par le Bruxello-Genevois Yoann Blanc, sur un scénario imaginé par Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust et Matthieu Donck. Egalement acheté par France 2 et la VRT, c’est d’abord en Suisse qu’est diffusé ce thriller ardennais qui a fait trembler la Belgique en mars dernier.

Si la case est peu exposée – il s’agit d’une deuxième partie de soirée (22h15) – elle compte un public fidèle, amateur de fictions “made in Europe” conformément à l’intitulé de cette case horaire de la grille dominicale de la RTS. Il n’est donc question ici que d’une part de marché moyenne de 7% (+/- 20 000 téléspectateurs helvètes). Mais c’est exactement le score obtenu par “La Trêve” qui suit en cela l’exemple de ses illustres prédécesseurs, britanniques (Luther, Sherlock, Downton Abbey, The Fall, Wallander) ou, même, français (Dix pour cent, Ainsi soient-ils). Un voisinage plutôt classieux… Or on sait l’importance pour la fiction « nationale »de parvenir à dépasser son cercle originel. Cela engendre des retombées financières, bien sûr, mais aussi en termes d’image et de possibles futures collaborations. L’enthousiasme de la presse helvète était déjà un bon indicateur en la matière.

Pour La Trêve, une deuxième vie commence donc via cette diffusion hors de Belgique mais aussi grâce à la sortie du DVD, évoquée samedi dernier dans La Libre. Critique que vous pouvez retrouver ci-dessous…

Pas de «Trêve» pour les braves

La claque remonte au 21 février dernier et il suffit de quelques notes du groupe belge Balthazar pour raviver ce souvenir à peine enfoui. Ce souvenir, c’est celui de la nouvelle dimension dans laquelle se sont inscrites les séries belges. Rêve et ambition se partagent les premiers rôles dans ce thriller qui n’a pas peur de ses zones d’ombre, ni de ses personnages torturés.
la treve dossier.pngAvec la détermination d’une équipe de rugby bien décidée à ramener le trophée chez elle, la troupe de comédiens et de techniciens emmenés par Matthieu Donck, Benjamin d’Aoust et Stéphane Bergmans a fait tomber un à un tous les habituels mécanismes de défense qui se dressent sur le chemin des créateurs. A commencer par les conseils étriqués de ceux qui aiment les histoires proprettes au cours desquelles des flics au grand coeur ramènent forcément l’ordre dans des villages de charme.

Influencé par les thrillers nordiques (The Killing), anglais (Broadchurch) et américains (Twin Peaks, True Detective), les trois scénaristes issus de l’IAD ont imaginé une histoire forte qui a permis de révéler, ou confirmer, les talents de Yoann Blanc, Guillaume Kerbusch, Anne Coesens, Catherine Salée et Sophie Maréchal, entre autres. Le virage de la saison 2 de La Trêve se négocie en ce moment même avec la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles, principaux bailleurs de fonds des séries belges. Afin que le futur budget de la saison 2 soit à la hauteur des attentes légitimes qu’il a su créer.

Le making of (trop court) revient sur la discipline de travail imaginée par le trio pour tenir bon au fil des 70 jours de tournage et rationaliser au mieux le (peu de) temps et d’argent mis à leur disposition. Il permet aussi de découvrir le visage d’Olivier Boonjing, un directeur de la photographie fichtrement inspiré qui a donné tout son cachet à l’esthétique de ce projet.

KT