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crimson field.jpgAvec des séries comme Résistance (présentée jeudi soir) ou The Crimson Field (samedi soir), le festival Séries mania s’est fait l’écho des deux premiers conflits mondiaux. Ce lundi soir, il présentera «Ceux de 14» pour clore ce parcours.

«J’ai eu l’idée de Résistance en visionnant Band of Brothers. Cela m’a rassuré sur la possibilité de faire de grandes choses en télévision. Tout en étant bien conscient de la difficulté et du coût des tournages en costumes dans des décors souvent chers ou difficilement accessibles.» Des données qui expliquent, selon le producteur Ilan Goldman, le lent cheminement qui a permis la réalisation de l’un de ses vieux rêves: la réalisation de cette série sur la Seconde guerre mondiale, grâce à un partenariat entre TF1 et Gaumont.

Les 3 premiers épisodes de cette mini-série ont été projetés jeudi soir à Paris, 48h avant que ne se dévoile un autre récit portant, cette fois, sur le Premier conflit mondial, vu à travers le prisme des hôpitaux proches du front: The Crimson Field. Une série portée par le charme de la jeune britannique Oona Chaplin (photo), actrice très prisée en ce moment, déjà vue dans The Hour.

«Normalement, TF1 ne fait plus de séries historiques mais ce qui nous a convaincus c’est l’angle choisi par Dan Franck: celui de nous faire entrer dans cette Histoire par la petite porte à travers le parcours de la jeune Lili.» Dans ce rôle-titre, on découvre (ou retrouve) la jeune Belge Pauline Burlet (« Le Passé »), révoltée par les injustices, les lois iniques et le mépris affiché par les Allemands. Elle campe une jeune Parisienne qui bascule lentement dans le camp de la résistance.

 resistance.jpg«Sur beaucoup de thématiques qui touchent le grand public, la série a pris le relais du roman» aime rappeler le scénariste Dan Franck (Les hommes de l’ombre). C’est donc tout naturellement vers le petit écran qu’il s’est tourné pour «raconter cette aventure de solidarité, ce travail collectif et opiniâtre qui a uni les résistants français» depuis les balbutiements jusqu’à la libération de Paris en mai 1944.

On y suit un petit groupe hétéroclite (Parisiens et Provinciaux, vieux briscards et jeunes exaltés, étudiants et fins lettrés) qui ne peuvent se résoudre à voir leur pays courber l’échine devant l’occupant allemand. Ils se lancent alors dans une série d’actions qui vont de la publication de tracts à l’organisation de manifestations, en passant par le transport d’aviateurs britanniques. Autant d’actes à la valeur d’abord symbolique qui les mèneront ensuite vers des engagements plus conséquents.

Le bon côté de cette mini-série en six épisodes (attendue en mai sur TF1), c’est qu’elle s’intéresse aux premiers temps du mouvement clandestin avant même les grandes opérations de sabotage ou les exécutions d’officiers allemands en guise de représailles.
S’attachant aux premiers pas de Lili (Pauline Burlet) et de celui que l’on surnomme «le gosse» (César Domboy), la caméra se fait complice de leurs découvertes, de leur prise de conscience, de leurs premières trouilles et de leurs désillusions aussi.

Même si l’objectif a tendance à se tenir au plus près de l’émotion, il embrasse des parcours humains variés et parfois décalés qui donnent chair à cette aventure de l’ombre qu’était la Résistance**. Directement inspirés de personnages réels, ces récits viennent opportunément saluer le 70e anniversaire de la libération de Paris. Pour faire bonne mesure, face à ces jeunes pousses entêtées, s’inscrivent des comédiens et des personnalités bien ancrées: Fanny Ardant, Richard Berry et Isabelle Nanty.

L’impression de densité émotionnelle est aussi celle qui prévaut en découvrant la série de la BBC. En se penchant sur le parcours de trois jeunes volontaires et d’une infirmière professionnelle venues gonfler les effectifs de l’un des hôpitaux de campagne établi non loin des côtes françaises, The Crimson Field** donne un visage humain et proche de nous à ce conflit dont l’on fête le centenaire cette année. Perdues dans un océan de tentes blanches, entre bandages à laver et hommes à soutenir et réconforter, elles sont les premiers témoins d’un monde en pleine déconfiture et d’une société en profonde mutation.

Portée par un souffle épique, mais aussi par de nombreux ressorts mélodramatiques qui font songer à sa compatriote Downton Abbey (le luxe et le calme en moins), The Crimson Field construit son récit à hauteur humaine, permettant de comprendre les transformations radicales (sociales, politiques, mentalités, statut de la femme, etc.) engendrées par le conflit.

«Dans l’équipe il n’y avait pas une seule personne dont la famille ne soit pas connectée de près ou de loin avec le conflit. Ils ont donc tous été passionnés et très impliqués tout au long de la réalisation des 6 épisodes. Il y a une telle soif de mieux connaître la vie de nos grands-parents, note la scénariste Sarah Phelps. Dans cette histoire, on voit aussi les égos et les tensions de femmes qui peuvent être de vraies lionnes entre elles. La soeur Margaret Quayle (campée par la comédienne Kerry Fox) tente de défendre ses privilèges et son territoire face aux nouvelles arrivées. Or c’est de cela que parlent toutes les guerres.»

Je sais déjà où ils seront le 11 novembre 1918” prédit Sarah Phelps. La scénariste attend avec espoir le feu vert de la BBC pour écrire la suite de sa série. Avec 7 millions de téléspectateurs embarqués dans l’aventure, elle ne devrait pas avoir trop de souci à se faire. Le 4e épisode de la série (sur 6, en tout) a été diffusé ce dimanche en Grande-Bretagne.
KT, à Paris

mise à jour (04.06): Seuls 3,5 millions de fidèles ont suivi l’épisode final de la mini-série Résistance entamée il y a trois semaines avec les honneurs. La chute constante d’audience de la fiction portée par la Belge Pauline Burlet va certainement stopper toute velléité de TF1 de produire des séries historiques.