Après trois «très bonnes années» passées au pouvoir (sic), le parti de Birgitte Nyborg (Sidse Babett Knudsen) semble sombrer dans le marasme et l’apathie.
L’ex-Premier ministre, devenue consultante dans le secteur privé, multiplie les voyages à l’étranger sans plus se mêler de la cuisine interne du parti centriste. Bien décidée à ne plus sacrifier une autre parcelle de sa vie à la gestion des affaires de l’Etat.
Après un douloureux divorce et les troubles psychologiques vécus par sa fille (cf. saison 2), Birgitte Nyborg a tiré un trait sur son passé.

Pourtant, lorsqu’elle apprend que son parti est sur le point de signer un accord avec son plus vieil ennemi politique, ses réflexes de femme humaniste et engagée reprennent le dessus. Impossible d’accepter que l’on porte atteinte aux droits des immigrés dans ce pays dont elle a toujours été si fière et dont elle a été, un temps, la porte-parole à l’étranger. Ainsi commence la saison 3 de Borgen*** à découvrir ce jeudi dès 20h50 sur Arte. 

Piquée au vif, Birgitte Nyborg décide de retourner dans l’arène publique afin de défendre les valeurs qui ont fait son succès et sa réputation. Mais constatant qu’elle ne peut pas revenir en politique par la grande porte ­- dont l’accès est barré par l’actuel président du parti centriste très hostile à son retour -, voici Birgitte forcée de tenter d’y revenir par la fenêtre.

Face à cette double difficulté, la politicienne va devoir mener l’un de ces combats dont elle a le secret, et qui l’a rendue si populaire aux yeux des téléspectateurs du monde entier. Pour l’épauler dans sa reconquête du pouvoir, elle s’appuie sur le savoir-faire de Katrine Fonsmark (Birgitte Hjort Sorensen), ex-journaliste vedette de la chaîne TV1. Les deux femmes forment désormais un tandem de choc et de charme. Dans l’extrait ci-dessous, l’actrice Sidse Babette Knudsen revient en français (!) sur l’évolution de son personnage dans la saison 2. 

Toujours aussi fine et inventive, Borgen*** aborde une question rarement traitée dans les thrillers politiques contemporains: celle du retour (espéré) en grâce. On en connaît, chez nos proches voisins, qui voudraient certainement s’inspirer du parcours de la première femme Premier ministre du Danemark. Celle dont tout le monde loue la sagacité, la droiture, l’humanisme et le grand sens politique. Celle dont une partie de la population attend fébrilement le retour…

Il est toutefois vivement conseillé aux amateurs de cette série danoise de profiter pleinement des 10 épisodes de cette nouvelle intrigue. Car cette saison 3 sera aussi la dernière. Voilà une nouvelle illustration de la grande sagesse scandinave: veiller à ne pas étirer à l’infini des scénarios de grande qualité, même en cas de succès quasi unanime sur le marché local et international.
KT