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Jeudi à 20h20, La une ouvre le nouveau chapitre de l’aventure « Dallas ». dallas2012.jpgJR, Bobby et Sue Ellen sont de retour et leurs rejetons ne valent pas mieux qu’eux. La saga reprend au ranch de Southfork comme en 1978, (presque) comme si de rien n’était…

Plan d’ouverture sur un troupeau paisible; au loin, galopent des chevaux. Sous une tente, un cow-boy se repose mais une alarme le tire de son sommeil, c’est le signal : le pétrole va bientôt jaillir du puits. Au ranch Southfork, dans la banlieue de Dallas (Texas), rien n’a changé. Ah si, le nouveau John Ross affiche 25 ans au compteur, et son oncle Bobby semble en bien mauvaise santé: une tumeur gastro-intestinale vient de lui être diagnostiquée. Mais comme le patriarche marie son fils Christopher dans quelques jours, il veut garder la nouvelle de sa maladie secrète.

A l’instar de leurs paternels avant eux, John Ross et Christopher ont des relations plus que houleuses. Le premier, fils de JR, pense avoir trouvé un gisement qui le rendra riche, le second, fils de Bobby, croit dans les énergies alternatives et renouvelables. Au pays du pétrole, c’est presque un sacrilège ! L’oncle Bobby veut vendre le ranch et rappelle à JR junior qu’ils ont promis à grand-mère Ellie qu’il n’y aurait jamais de forage à Southfork ce qui, bien sûr, contrecarre sérieusement les plans du jeune homme. La bagarre entre cousins éclate d’autant plus fort que JR junior rappelle à Christopher qu’il n’est pas un vrai Ewing, mais un enfant trouvé, et n’a donc pas voix au chapitre… La nouvelle de la bataille juridique imminente entre Bobby et son neveu tire, comme par magie, JR, le patriarche retiré dans une maison de repos (!), de sa léthargie…

Sous le soleil du Texas, rien n’a changé : les filles sont pestes, les garçons ombrageux et le pétrole continue à rendre les fermiers fous. Stetsons, Santiags et grosses cylindrées ont toujours droit de cité dans ce paysage où les marchés continuent à se conclure par une poignée de main et où les recettes de famille se transmettent avec soin. Liaisons dangereuses, mensonges, secrets, chantages, trahisons et manipulations; éthique des gentils contre avidité des méchants : les travers de cette famille dysfonctionnelle sont restés les mêmes. Comme s’il s’agissait de préserver une sorte de recette magique, gage de succès international.

Lancée en juin dernier aux Etats-Unis, Dallas 2012** a, en tout cas, fait ses preuves : enregistrant une audience record (6,9 millions de spectateurs) dès son arrivée. Si les chiffres sont devenus plus modestes ensuite, ils étaient suffisamment convaincants pour que la chaîne TNT commande une deuxième saison (15 épisodes, cette fois) attendue en janvier 2013.

Pour lancer la production du remake de “Dallas”, en février dernier, il a suffi d’un coup de fil pour que les trois stars d’antan reprennent le chemin des studios. “Ce qui m’a frappé, c’était l’incroyable facilité à renouer avec mon personnage même après toutes ces années, c’était un grand plaisir pour Larry Hagman, Linda Gray et moi”, a confié Patrick Duffy, alias Bobby. “C’est comme si vous rallumiez votre poste de télé 20 ans plus tard (la série s’est arrêtée en 1991) et que Dallas était toujours diffusée”, s’était-il amusé lors d’une interview.

Une continuité scénaristique soigneusement entretenue par la chaîne et la scénariste Cynthia Cidre. Seuls changements concédés : davantage de scènes d’ébats (on n’est plus dans les années 80) et une Sue Ellen parfaitement sobre… Sacrilège, pensez-vous ? Heureusement, d’autres personnages s’adonnent à la boisson, voire à d’autres substances illicites. A cela s’ajoutent trois petits nouveaux qui ne sont pas des inconnus : Jesse Metcalfe (Christopher), Brenda Strong (la nouvelle femme de Bobby car Victoria Principal a refusé de revenir) et Josh Henderson (JR Junior), tous issus de “Desperate Housewives”, série qui révolutionna la recette du soap au début des années 2000.
Rien que de l’imparable en matière de casting et de scénario, donc, puisqu’il s’agit, selon les propres termes de TNT de “reprendre les grandes lignes du succès” des années 80, à savoir : “la rivalité acharnée et la lutte pour le pouvoir dans une dynastie de magnats du pétrole et d’éleveurs de bétail.”  Bref, du tout cuit. Mais ils auraient quand même pu faire un effort sur le générique…
KT