L’histoire du tournage de la série Parlement ressemble au parcours d’un projet européen : début à Bruxelles, déplacement d’une dizaine de jours à Strasbourg et retour à Bruxelles ; le tout au fil de deux mois : novembre et décembre.

Changements de décor (comité), d’épisode (dossier), voire parfois de réalisateur (commission) au sein de la même journée, de quoi requérir souplesse, concentration et flexibilité de toute l’équipe. Un peu comme un.e député.e en pleine séance de négociations.

Après quelques jours passés à Strasbourg dans le véritable hémicycle déserté – autorisation qui a requis « de longues tractations » -, les dernières journées de tournage ont pour décor quelques espaces du Comité européen des Régions et du Comité économique et social, en plein cœur du quartier européen à Bruxelles.
« C’est une sorte de mini-Parlement qui a beaucoup de similitudes en termes de décors et de fonctionnement avec le grand », explique le réalisateur français Jérémie Sein.

Devant la caméra installée à Bruxelles, Xavier Lacaille et Philippe Duquesne répètent leur scène.

En cet avant-dernier jour de tournage, bien que les visages trahissent la fatigue, la perspective de la dernière ligne droite et de la proche arrivée galvanise les troupes. La réalisatrice Émilie Noblet (épisodes 1, 3, 5, 7, 9 et 10) ayant mis en boîte ses dernières scènes le matin, Jérémie Sein reprend la main et s’installe à la manœuvre. Face à la caméra, Xavier Lacaille (alias Samy Kantor), Philippe Duquesne (Michel Specklin) et Lucas Englander (alias Torsten) répètent leur scène. Où il est question d’un discours à prononcer et d’un timing à respecter…

Voyage initiatique et comique

« La série est le récit très drôle du voyage initiatique d’un jeune assistant parlementaire. Le scénario m’a beaucoup appris même si on sait à peu près comment cela fonctionne. On parle tout le temps de la technocratie et de la complexité des institutions ; la série est à la fois didactique, très libre et un peu corrosive sur le sujet, tout en étant europhile et porteuse d’espoir. Ce qui n’est pas rien aujourd’hui », insiste le réalisateur.

Sur les 7 comédiens principaux, on compte 6 nationalités ; à l’oreille, l’anglais et le français dominent. Parlement est coproduite en 3 langues à destination de la France (france.tv), de la Belgique (Be TV), de l’Allemagne (WDR/ARD) et de la Grande-Bretagne.
La série sera proposée sur la nouvelle plateforme de streaming France.tv (nouvelle mouture de Pluzz) au printemps 2020 (fin mars, début avril) : « L’audace de la plateforme va correspondre au propos de la série », se réjouit le producteur Thomas Saignes.

« Silence demandé ! Messieurs, dans une heure et demie, il fera nuit, on y va ! »

Entretien: Karin Tshidimba