Chaque génération a son combat : la Grande Dépression, la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale, le Vietnam… D’autres les cumulent.
When we rise*** se penche sur ceux, nombreux, qui ont occupé la génération des années 70. Car si la série démarre en 2006, elle remonte bien vite jusqu’en 1972. Ce moment-clé où, pour toute une partie de la population américaine, San Francisco ressemblait à la terre promise.
Un endroit où les hommes, les femmes et les Noirs Américains en quête de droits égaux et de davantage de liberté, pensaient pouvoir mener leur combat au grand jour. Afin de jouir des mêmes opportunités, que l’on soit isolée, amoureux(se) d’une personne du même sexe ou simplement Noir… Ce combat des minorités, mené entre violences et utopies, est retracé dans la série When we rise de Gus Van Sant qui débute jeudi 7 septembre sur Be TV.
Fuir pour éviter les questions, le jugement et l’exclusion, en raison de ses préférences sexuelles, à une époque où l’homosexualité était considérée comme une « maladie honteuse à traiter à grands coups d’électrochocs« . C’est le choix de Cleve Jones (Austin P. McKenzie, à gauche) qui a décidé de quitter Phoenix (Arizona) en quête du « Summer of love » vanté dans les magazines.
Mais depuis quelques années, le vent a tourné à San Francisco et pour attirer les touristes, hippies et homos ont été chassés de la ville en nombre. Et tous ceux qui affluent là, pensant y défendre leurs droits (droits civiques des Afro-américains ou droits des femmes à disposer d’elles-mêmes) subissent un sort à peine plus enviable.
C’est l’histoire de cette lutte menée en parallèle par différents groupes et individus que Dustin Lance Black (« Harvey Milk ») a choisi de raconter, en s’appuyant sur ses souvenirs personnels.
Réalisée par Gus Van Sant (« Elephant »), cette fresque ambitieuse bénéficie d’un casting de premier plan : Rachel Griffiths, Guy Pearce, Mary-Louise Parker, Michael K. Williams, Whoopi Goldberg. Historique et didactique, la série se décline en 8 épisodes de 45 minutes, diffusés, pour la première fois, en février dernier sur ABC.
L’école de la rue
Jugée un peu trop « scolaire » par certains critiques américains, When we rise a en tout cas le mérite de retracer les origines du mouvement LGBT de manière nuancée et éclairante. Et de remettre en lumière le combat personnel et politique de toute une génération frappée aussi durement par la violence et les insultes que par les jugements et la discrimination.
En descendant dans la rue, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes ont conquis leurs droits et leur émancipation, souvent au prix de matraquages sévères et d’arrestations administratives en tous genres.
Face au défi à relever, nombreux sont ceux qui, contrairement à Roma (Emily Skeggs, ci-dessus), ont hésité ou reculé. Mais une fois convaincus, la lutte les a soudés et a renforcé leur détermination avant que les années sida ne viennent les décimer en nombre. Un autre combat retracé aussi dans le film « 120 battements par minute » qui vient de sortir en salle.
KT
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