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versailles tournage.jpgCe mercredi débute à Paris le tournage de la troisième saison de Versailles, série prestigieuse de Canal+ affichant le budget le plus conséquent de l’histoire de la fiction française (près de 30 millions d’euros par saison).

Pour sa saison 3, la fiction imaginée en 2015 par Simon Mirren et David Wolstencroft autour du personnage de Louis XIV, aura un petit parfum de Belgitude puisqu’elle sera en partie filmée, sonorisée, montée, mixée et même dirigée par des Belges…

Un projet d’envergure pour lequel François Touwaide de la société Entre Chien et Loup s’est démené.

« Jusqu’ici la série était coproduite par des Canadiens mais grâce au soutien précieux de la RTBF » et à l’aura d’Ennemi Public, sa toute première série belge, la petite société de production jusqu’ici plutôt versée dans le cinéma a pu se faire remarquer et a remporté le marché.
« On va mener ce projet de coproduction grâce au soutien de Proximus, de Wallimage et de Casa Kafka », l’occasion pour tous ces partenaires belges de participer à l’aventure d’une grande série internationale en anglais. Puisque Versailles est diffusée dans 135 pays dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

« Nos chefs opérateurs participeront à toute la saison soit 120 jours de tournage »

versailles.jpgCe matin, François Touwaide accompagne l’équipe belge à Paris afin de faire les présentations d’usage en début de tournage.
Dans cette équipe formée sur le plat pays, on retrouve deux chefs opérateurs flamands, Anton Mertens (Beau Séjour) et Christophe Nuyens (Zone blanche) qui participeront à toute la série et Pieter Van Hees (Waste Land) qui va réaliser les trois derniers épisodes de la saison 3.

Cette recherche des talents belges a été la première tâche d’Entre Chien et Loup qui a aussi choisi les deux cadreurs steady-cameurs. « Ils vont couvrir toute la saison, soit 120 jours de tournage. » A ces postes-clés s’ajoutent encore un ingénieur son, un perchman plus toute l’équipe de post-production. « En dehors du montage images, tout le montage son, tous les effets spéciaux, le sous-titrage et l’étalonnage, soit une grande partie de la postproduction sera réalisée en Belgique. » Autant de journées de travail qui s’ajoutent aux 120 jours de tournage initiaux.

Contrairement à ce qui s’était produit avec la série Zone blanche, cette fois, « il n’y a pas de tournage en Belgique, on n’est pas dans l’opérationnel mais on a réalisé tous les essais caméra la semaine dernière » et Entre Chien et Loup assure le suivi des différents dossiers financiers en lien avec le tax shelter, ce mécanisme qui permet aux sociétés de financer le secteur audiovisuel en échange d’une réduction d’impôt.

Entre Chien et Loup développe six projets de séries

Tandis que ses associés Sébastien Delloye et Diana Elbaum produisent le prochain film de Terry Gilliam ou de Rupert Everett avec Colin Firth, François Touwaide gère le département centré sur la production pour la télévision. Outre la saison 3 de Versailles, Entre Chien et Loup développe en effet 6 autres projets de séries. Ennemi Public et La Tchane, coproduites avec la RTBF ne sont que la partie émergée de l’iceberg. A cela s’ajoutent quatre autres séries actuellement en développement qui, comme Versailles, sont tournées vers l’international.

Il s’agit de Stones série sur des diamantaires anversois, écrite par Micha Wald et développée en anglais ; Night Girls, un drama écrit par Séverine Jacquet (ancienne responsable de la fiction RTBF) ancré dans les années 80. La série chorale à visée sociale Le Match écrite par François-Xavier Willems, Gregory Lecocq et Nicolas Guiot, qui se tourne vers l’international et, enfin, la série Le Hareng, au parfum de guerre des clans, écrite par Jérémie Bidet.

« Notre ambition à terme est de produire deux séries par an en tant que producteurs délégués. Nous sommes convaincus que c’est une stratégie gagnante de faire voyager les talents de l’un à l’autre de nos deux pôles de production et de collaborer avec des réalisateurs qui viennent du cinéma et inversement. De toute façon, les frontières entre cinéma et télévision, de plus en plus poreuses, sont en train d’exploser. »

La saison 2 de Versailles retraçant la vie de Louis XIV est à découvrir dès ce dimanche à 20h35 sur La Deux.

Entretien: Karin Tshidimba