Pour Lisa Edelstein, la page de Dr House est bel et bien tournée. Avec la série Girlfriend’s guide to divorce, l’actrice est comme son personnage Abby qui reprend sa vie en main après un divorce. Sans rien renier de son bonheur passé (elle s’entend bien avec son ex-mari) mais en choisissant d’aller de l’avant.
Si la comédienne évoque la série qui l’a rendue célèbre, c’est en quelques mots et pour mieux souligner les différence avec le pari enrichissant de sa nouvelle série, raison de sa présence au 56e Festival de Télévision de Monte-Carlo.
« Ce qui m’a attirée, c’était le mélange entre le drame et la comédie et aussi le fait de pouvoir être leader de la série et de développer des histoires plus complètes. Lorsque vous êtres un personnage secondaire, vous êtes là pour supporter le personnage principal et le « cas médical » de la semaine comme c’était le cas dans Dr House. Il était donc difficile, à quelques exceptions près, de développer de vraies histoires. Cette série est donc une vraie opportunité. J’adore le personnage d’Abby, je ne lui ressemble pas tant que cela, mis à part physiquement, bien entendu (elle sourit) mais je dois bien plus utiliser ma personnalité que je ne l’avais fait jusque là et je dois vraiment montrer de quoi je suis capable. »
A la façon de Sex & the city, cette série de la chaîne Bravo explore les défis d’une nouvelle génération de femmes jusqu’ici peu représentées en télévision.
Tout le crédit en revient à Marti Noxon, la créatrice de Girlfriend’s guide to divorce, qui était aussi productrice exécutive de la série Buffy, autre série importante pour la représentation des femmes sur le petit écran. « J‘adorais cette série. On s’est croisées un an avant le début de Girlfriend’s Guide et Marti m’a dit qu’elle pensait avoir écrit un personnage qui me correspondrait bien. Mais comme je ne savais pas si la chaîne serait du même avis qu’elle, je n’y pensais plus. »
Le fameux cap des 45 ans
« J’ai commencé cette nouvelle série lorsque j’avais 48 ans, ce qui est bien plus que ce qu’on avait vu dans le métier jusque-là, souligne Lisa Edelstein. Et ce n’est pas seulement le fait d’être le personnage principal qui était inédit mais aussi le fait qu’il s’agit d’une série à la fois sexy et romantique. C’est rare que l’on propose des rôles de ce type à des femmes de plus de 45 ans. Même si les choses changent et qu’aujourd’hui, nous avons tous l’air jeune plus longtemps. Je pense qu’il y a toujours un fossé entre les filles très jeunes et les femmes plus âgées, il y a cette période indéfinie, entre deux âges, que l’on voit peu en télévision. Comme il y a beaucoup plus de chaînes, de sites de streaming et de séries qu’auparavant, cela permet de raconter des histoires destinées à des publics cibles et avoir des succès importants même dans des «marchés de niche». »
« Lorsque j’ai lu le script, j’ai aimé l’éventail d’émotions à parcourir avec ce personnage. J’aimais l’idée qu’Abby était à la fois une femme pleine de succès et de défaites, une femme de pouvoir parfois incroyablement naïve. Et je trouvais que c’était une façon très riche d’envisager les femmes de mon âge. J’aime aussi la relation complexe et très nuancée qu’Abby entretient avec son mari et qui fait qu’ils tiennent encore beaucoup l’un à l’autre tout en étant divorcés. Et j’aime le fait que son ex ne soit pas dépeint comme le bad guy. J’aime cette richesse incroyable de l’écriture de Marti qui parle du challenge des femmes d’aujourd’hui. Elles tentent d’être tout à la fois (mères, amantes, managers,…) et pourtant, elles savent qu’elles n’y parviendront pas. Elles doivent travailler deux fois plus pour être payées deux fois moins. »
« Malgré ce que laisse croire son titre, ce n’est pas une série sur les femmes mais sur les gens et les relations humaines, précise Lisa Edelstein. Sur la difficulté de rencontrer quelqu’un de bien pour soi. Cela parle du mariage et de la faillite de la moitié d’entre eux. On connaît tous des personnes dans le cas. C’est donc une question qui concerne tout le monde et pas seulement les femmes.«
Bien sûr, ce nouveau projet représente pas mal de pression. « Si la série était un échec je serais la personne à blâmer mais comme ce n’est pas le cas, tout va bien. »
Les choses vont même si bien que la série a été renouvelée par la chaîne Bravo pour trois volets supplémentaires : les saisons 3, 4 et 5. Des saisons qui seront tournées à la suite, dans le courant de la prochaine saison télévisée mais qui seront diffusées de façon plus rapprochée (tous les six mois) pour couvrir deux années de production TV.
Avec le succès vient aussi le travail et davantage de responsabilités. Lisa Edelstein est très impliquée dans ce projet. L’actrice a écrit un des épisodes de la saison 2 et le refera au cours de la saison 3 où elle prendra aussi en charge la réalisation de l’un des épisodes de la saison.
« C’est vraiment le genre d’opportunités que j’ai toujours espéré. Et cela me touche de voir qu’on me propose davantage de responsabilités parce que j’ai davantage d’expérience ce qui n’était pas toujours le cas auparavant. Car parfois, au contraire, on vous donnait de moins en moins à faire. »
Karin Tshidimba, à Monte-Carlo
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