Tout commence par un «banal» braquage de bijouterie à Marseille. Trois hommes déguisés en peintres aspergent la directrice de peinture rose et empochent les plus gros diamants. Très vite, la police les prend en chasse et blesse l’un d’entre eux. Malgré leur valeur, les diamants sont invendables en raison du décès d’un enfant durant la course-poursuite. Les malfrats, d’origine serbe, sont alors forcés de trouver un revendeur en dehors du pays. Si la police est à leur trousse, une experte en diamants, engagée par l’assurance, est également sur leurs traces. Elle connaît très bien leur ville d’origine, Belgrade, pour y avoir servi durant la guerre.
Ainsi débute The last Panthers, nouvelle série coproduite par Canal+ et Sky Atlantic. Déclinée en six épisodes, elle est portée par Samantha Morton, Tahar Rahim, John Hurt et Goran Bogdan. Attendue le 26 octobre sur Canal+, elle sera diffusée en décembre sur Be TV.
Séduit par les deux épisodes découverts en avant-première, David Bowie a accepté d’en composer le thème « Blackstar » diffusé en ouverture de chacun des épisodes de la série. Un “rêve éveillé” selon les termes du réalisateur suédois Johan Renck (« Bloodline », « Bates Motel »).
Canal y a pris goût. Après le succès de sa collaboration avec Sky Atlantic sur Tunnel, la voici qui remet le couvert avec la série Panthers qui retrace l’enquête autour de la fameuse bande de braqueurs de bijoux. Lundi soir, elle présentait le tout premier épisode lors du Mipcom cannois.
« Ce qui démarre comme une enquête sur un gang de cambrioleurs originaires des Balkans se poursuit comme une enquête sur les limites de la lutte contre la criminalité organisée en Europe mêlant trafiquants, fonctionnaires européens, criminels de guerre et banquiers de la City.
C’est le journaliste français Jérôme Pierrat qui est venu nous voir avec cette idée, explique la productrice Caroline Benjo de Haut et Court productions (Les Revenants). Il pensait que c’était une bonne idée de film, mais nous avons tout de suite vu le potentiel pour en faire une série en 6 parties. Nous voulions mêler la narration et l’écriture de la série à une recherche visuelle digne du cinéma pour donner naissance à un projet qui soit à la fois épique et très réaliste. En tournant sur place avec de vrais accents, de vrais personnages, de vraies gueules… Au-delà de ces histoires de banksters, il y a une dimension très humaine et des liens interculturels très présents.»
Jérôme Pierrat est originaire de « ces quartiers de Marseille réputés difficiles et les activités criminelles sont ma spécialité. Cette histoire reflète le problème de nos frontières européennes qui font que la police est bien plus lente à s’organiser que les criminels. C’était l’occasion de plonger dans mes sujets de prédilection. Tout le tournage a été une longue bataille pour se maintenir sur le fil entre fiction et réalité » précise-t-il.
« Nous étions en quête de réalisme et d’authenticité, renchérit le scénariste Jack Thorne. Jérome a vraiment beaucoup d’amis et de connexions dans Marseille, je l’ai donc suivi et j’ai rencontré un tas de gens qui ont été mes guides dans la cité, c’était très instructif. Cela m’a permis d’aller très loin dans mes recherches, sûrement plus loin que ce que je pensais au départ », ajoute-t-il en riant
Experte en assurance, policier ou voleur, les trois personnages principaux de cette série sont des êtres tourmentés et profondément perturbés.
Malgré la préparation intensive (6 ou 7 mois avant le début du tournage) Samantha Morton ne regrette pas du tout son investissement.
« C’est le meilleur personnage que l’on m’ait jamais proposé. Parfois c’est le projet qui vous choisit et pas le contraire. Souvent ce sont les acteurs qui reçoivent les rôles les plus riches et les plus savoureux mais Naomi est un femme intelligente qui a un passé assez chargé. Je viens d’une famille de militaires et c’était la première fois qu’un rôle que l’on me proposait entrait en résonance avec mon histoire personnelle. Cette enquête va confronter Naomi avec son passé durant la guerre en Bosnie. Elle y a vécu un véritable trauma et a d’ailleurs quelques problèmes avec l’alcool. Ce qui la rend proche du malfrat Milan et de ce qu’il a vécu, lui aussi. Elle est très déterminée dans son travail et ne se laisse pas démonter. Les gens comprennent très vite qu’il ne faut pas tenter de la doubler car elle finit toujours par obtenir ce qu’elle veut. En tournant en Serbie et au Montenegro, on était immergés dans des paysages incroyables des quartiers détruits où l’eau est encore polluée aujourd’hui. Tout cet environnement, cette ambiance nous ont imprégné et ont déteint sur la série. »
« The last Panthers » est aussi attendue en novembre sur Sky Atlantic, Sky Italia et Sky Deutschland ainsi qu’en 2016 sur Sundance Channel.
KT, à Cannes
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