Alors que le Comic-Con de San Diego ouvre ses portes ce jeudi 9 juillet, nous poursuivons notre coup de projecteur sur l’univers Marvel en pleine expansion en télévision.
Après Agent Carter, série lancée en janvier sur ABC, place à Daredevil**, découverte en avril, première incursion de Netflix dans le Marvel Cinematic Universe (MCU). Cette vaste galaxie de films et de feuilletons est l’équivalent sur grand et petit écrans du principe du « cross-over », qui préside aux destinées des héros des bandes dessinées de l’éditeur Marvel : les uns peuvent apparaître dans les titres des autres.
Une balade commentée par Alain Lorfèvre.
Créé en 1964 par Bill Everett (dessins) et Stan Lee (scénario), Daredevil est longtemps resté un héros mineur de la « maison aux idées ». Enfant, Matt Murdock a été renversé par un camion qui transportait des produits radioactifs. Irradié, l’enfant a perdu la vue mais est doté de super-sens – ouïe, toucher et odorat hyperdéveloppés. Devenu adulte, il officie en tant qu’avocat mais est aussi le vengeur masqué Daredevil.
Au début des années 1980, le dessinateur et scénariste Frank Miller métamorphosa le personnage : dans la veine du roman noir, il le fit affronter dans un combat sans fin la pègre des bas-fonds de New York, dirigée par l’omnipotent et cruel Caïd.
Imposant caïd
Loin de la médiocre adaptation cinématographique de 2003 (avec Ben Affleck), la série Netflix respecte les nouveaux canons imposés par Miller et, à sa suite, des auteurs comme John Romita Jr, Joe Quesada (producteur délégué) ou Brian Michael Bendis.
La série fait le lien avec le Marvel Cinematic Universe en ayant comme base de l’intrigue les enjeux immobiliers de la reconstruction d’Hell’s Kitchen, quartier de New York détruit à la fin de « The Avengers ». Si des libertés sont prises, les fans n’ont pas été déçus. Le réalisme noir est digne des meilleurs séries policières modernes et les combats sont chorégraphiés au cordeau – une extraordinaire bagarre en (faux) plan séquence est déjà culte sur le Net (en voici le lien).
Netflix a mis le paquet : le budget avoisine les 200 millions de dollars, le prix d’un blockbuster au cinéma.
Charlie Cox interprète un plaisant Matt Murdock, mais on retient surtout la prestation de Vincent D’Onofrio (« New York section criminelle »), qui était né pour incarner le Caïd – qu’il dote d’une réelle complexité.
Daredevil et les Defenders
Loin des extravagances cinématographiques des Avengers, entre autres, Daredevil peut même séduire les amateurs de séries policières empreintes de noirceur. De quoi augurer du meilleur pour les séries sœurs qui vont suivre : « Iron Fist », « Luke Cage » et « Jessica Jones ».
A l’instar des séries Agents of S.H.I.E.L.D. et Agent Carter, Daredevil partagera en effet dans un avenir proche ses aventures avec les héros d’autres séries issues de la Marvel.
Luke Cage. Il fut en bande dessinée un des premiers héros noirs de la Marvel. Enfant du Bronx, Luke Cage y traquait dealers et trafiquants dans les années 70. Depuis, ce culturiste doté d’une peau solide comme de l’acier a élargi ses horizons : sur papier, il officie désormais au sein des Avengers. Sur le petit écran, il reprendra son rôle initial de « héros à louer » – l’équivalent d’un chasseur de primes ou d’un détective privé qui loue ses super-pouvoirs. Il sera interprété par Mike Colter. La première saison est annoncée pour 2016.
Jessica Jones. C’est l’une des petites dernières de la galaxie Marvel. Créée au début des années 2000 par le scénariste Brian Michael Bendis, Jessica Jones est une jeune femme dotée de super-pouvoirs. Mais traumatisée par son expérience de justicière masquée, elle est devenue détective privée. Dans les BD, elle a régulièrement servi de garde du corps à Matt Murdock (Daredevil). Krysten Ritter l’incarnera dans cette série annoncée également pour 2016.
Iron Fist. Alors que le nom de Ryan Phillips circule déjà pour le rôle titre, la série « Iron Fist » serait pour l’instant dans une impasse. En cause : les pouvoirs magiques de ce super-héros rompu aux arts martiaux, qui le rendraient trop fantasque dans l’univers pour l’instant très réaliste mis en place par Netflix dans « Daredevil ». Pourtant, sa présence paraît indispensable dans la futur série qui devra tous les réunir, « The Defenders ».
ALo
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