occupied.jpgNon, tous les héros de séries ne sont pas forcément enquêteurs, agents secrets, détectives (biffer la mention inutile) ou avocats. Il y a quelques rares exceptions. Des médecins évidemment, des profs quelques fois et une belle brochette de politiciens. Hors de ces professions, point de salut ? Pas sûr. Quelques séries résistent encore et toujours à l’envahisseur en proposant d’autres profils, forcément singuliers. Et des intrigues qui reflètent les principaux titres de nos JT: crise financière et préoccupations écologiques en tête, quand les deux thématiques ne sont pas tout simplement liées.

Ici, on ne parle pas de trame avant tout «décorative» comme dans la série Revolution* dont la saison 2 est en cours de diffusion sur la RTBF. Mais de séries principalement scandinaves qui ont résolu de prendre le problème à bras-le-corps.

Emmené par Billy Burke et Tracy Spiridakos, Revolution* suit une poignée de personnages aux prises avec une mystérieuse milice autoproclamée – qui a kidnappé l’un des leurs – dans un futur en pleine régression puisqu’un phénomène inexpliqué a provoqué un black-out généralisé. Dans Revolution, la quête de l’électricité est donc une préoccupation constante même si une bonne partie de l’humanité s’en est peu à peu accommodée. Les luttes de pouvoir et l’élucidation du mystère initial sont au coeur de cette série post-apocalyptique, les questions environnementales restant majoritairement périphériques.

tellus.jpgD’autres séries, au contraire, choisissent de prendre le problème à bras-le-corps et de le traiter en profondeur. C’est le cas de la série Tellus**, découverte au Festival Séries Mania, qui met en avant des activistes en lutte pour une planète plus verte et plus propre. Mais jusqu’où ce combat peut-il les engager? Et qu’advient-il lorsqu’une action d’éclat tourne mal ? Si la question de fond – la fin justifie-t-elle tous les moyens – est bien connue de tous, l’étude de ces groupuscules politisés et de leurs modes d’action parfois enfiévrés reste rare, d’où l’intérêt de se plonger dans cette mini-série finlandaise (6 épisodes) qui pose des questions d’une brûlante actualité.

La bataille pour les ressources naturelles et pour le changement des mentalités est également au coeur de la série franco-norvégienne Occupied**. Coproduite par Arte, cette série en 10 épisodes sera diffusée à la prochaine rentrée. Se déroulant également dans un futur proche, on y voit la Russie envahir la Norvège afin de prendre possession des réserves de pétrole du pays, au moment même où ce dernier entendait se tourner vers des énergies alternatives. Initié par le maître du polar Jo Nesbo, cet ingénieux thriller politique d’anticipation démontre le potentiel dramatique recelé par les enjeux énergétiques européens (photo du haut).

Enfin, les questions environnementales sont au coeur de la série danoise Follow the money**, même si l’intrigue flirte avec les milieux de la finance et de la politique. L’histoire démarre alors qu’un corps a été découvert au large d’un parc d’éoliennes offshore. Très vite, l’inspecteur Mads en vient à soupçonner une grande entreprise oeuvrant dans le domaine des énergies renouvelables d’être à l’origine de ce décès «accidentel». Au scénario, on retrouve Jeppe Gjervig Gram qui avait notamment travaillé sur l’excellente série politique Borgen et qui démontre que le milieu de la finance et les pratiques douteuses des grands groupes énergétiques ne manquent pas d’atouts scénaristiques.
KT