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albert.jpgCe n’est pas faire injure aux créateurs du Nord du pays de dire que la série Albert II est l’arbuste malingre et tortueux qui cache la forêt des talents. Que du contraire…
Avec cette série «librement inspirée de faits réels» on est en effet loin de l’éclat et de la pertinence de séries comme Salamander, Clan, Cordon ou Spitsbroers (Strikers) pour ne citer que les plus récentes. Des séries qui s’exportent d’ailleurs aisément en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, lorsque leur scénario n’est pas tout bonnement adapté au territoire convoité (l’adaptation de Cordon est au menu de la prochaine rentrée sur The CW).

Seul le caractère inédit du sujet (la famille royale belge) «justifie» le tapage que cette série a provoqué dès sa diffusion à la rentrée 2013 sur Een, et le fait qu’on en parle à nouveau alors que RTL-TVI la diffusera ce dimanche à 20h20.

Passons sur les ressemblances physiques très approximatives des comédiens avec les différents membres de la famille royale, puisqu’il est vrai que ce ne doit pas être le seul critère de choix d’un acteur. albert 1.jpgPassons aussi sur les personnages caricaturaux à souhait (les princes Philippe et Laurent, évidemment, mais aussi Mathilde) qui parviennent à ne jamais être vraiment drôles, ce qui aurait expliqué la volonté de forcer à ce point le trait.
En fait, tout le dilemme est là dans cette série qui se base sur des faits historiques incontestés (le choix d’Albert comme successeur plutôt que Philippe, l’affaire Delphine Boël) et brode, forcément, un peu sur le reste: les relations entre le roi et son chef de cabinet, entre le roi et Dehaene, entre les reines Fabiola et Paola.

A tout prendre, sur un sujet comme celui-là, on aurait aimé un parti pris plus tranché: la franche rigolade façon « Sois belge et tais-toi » ou la grandeur historique façon Tudors. A croire que la famille royale ne se prêtait ni à l’un ni à l’autre des deux traitements… Le résultat est donc lent, ennuyeux, balourd et, finalement, très peu informatif. Qu’apprend-on vraiment de neuf en regardant ces 5 épisodes, si ce n’est les amours contrariées de Philippe avant de rencontrer Mathilde et quelques « colloques singuliers » supposés ? Pas de quoi remplir 5 heures de programme en tout cas.
Sur le même thème, la série suédoise The Royal Family (Familjen Holstein Gottorp) – présentée au Fipa 2014 – s’était révélée nettement plus drôle et créative. Et assumait clairement son statut de parodie.

albert 3.jpgOn ne s’étonnera donc pas que la diffusion de cette série, d’abord annoncée à la rentrée 2014, ait été à ce point repoussée (plus d’une année), le temps de trouver des intervenants crédibles acceptant de venir la commenter en plateau avant sa diffusion. Et de laisser passer les remous de la succession entre le Père (Albert) et le fils (Philippe).
Même si la fiction accrédite bien des rumeurs et théories émises autour du Palais, cela ne suffit pas à rendre le propos vraiment passionnant et cela explique sans doute sa perte d’audience au fil des épisodes en Flandre.
KT

nb: les deux derniers épisodes seront diffusés dimanche prochain