La pression, mise sur les épaules du scénariste et producteur britannique Chris Chibnall, est tout sauf anodine.
Sa série Broadchurch*** a séduit plus de 120 pays par l’atmosphère troublante de ce drame déshabillant le quotidien d’un village de charme de la côte anglaise, confronté au meurtre soudain de l’un de ses enfants. La saison 2 de ce drame psychologique, mêlé d’enquête policière, est donc attendue de pied ferme par un très large public.

En choisissant de lui remettre un Eurofipa d’honneur ce jeudi soir, le Fipa (Festival international des programmes audiovisuels) de Biarritz souligne à la fois son talent et l’excellence de la fiction britannique qui s’exporte toujours plus.

Depuis son succès en 2013, Broadchurch a déjà fait l’objet d’une adaptation aux Etats-Unis, sous le titre Gracepoint, et devrait en connaître une autre cette année sous la houlette de France 2 qui avait réalisé des records d’audience en diffusant ce drame l’hiver dernier. Baptisé Malaterra le projet a été confié à Jean-Xavier de Lestrade (3x Manon, Un coupable idéal) et sera tourné en Corse.

Ciels voilés et personnages finement ciselés: c’est le plaisir offert par les séries britanniques au magnétisme et à l’atmosphère si caractéristiques. Pas sûr qu’il soit évident pour d’autres nations de reproduire cette recette unique.
On en reçoit à nouveau la preuve depuis trois semaines sur ITV où la saison 2 de Broadchurch est diffusée chaque lundi soir. Une découverte proposée aux fidèles du Fipa, ce jeudi à 20h en VO sous-titrée et sur grand écran, en présence de Chris Chibnall. Belle façon de lancer l’année audiovisuelle nouvelle.

Pour préserver le suspense, peut-être ne devriez-vous pas lire la suite…

Dans cette saison 2, une nouvelle épreuve attend les Latimer et leur proches puisqu’ils vont devoir à nouveau affronter Joe Miller, l’assassin présumé de leur fils Danny, dont l’attitude ne cesse de provoquer la stupeur et la colère générale, tout en rouvrant de nombreuses plaies.

Pour se défendre, dans ce procès d’assises qui s’annonce long et douloureux, les Latimer ont fait appel à une grande avocate à la retraite, Jocelyn Knight, incarnée par l’envoûtante Charlotte Rampling. Face à elle, Sharon Bishop (aka Marianne Jean-Baptiste, vue dans FBI: portés disparus,photo ci-dessus), redoutable juriste qui a travaillé pour elle autrefois. Elle a décidé de défendre Joe en mettant en évidence les faiblesses de l’accusation. L’affrontement entre les deux femmes s’annonce dantesque.

Cette remise en cause de son travail est d’autant plus rude à accepter pour Alec Hardy (David Tennant) qu’il est à nouveau hanté par une ancienne affaire irrésolue: celle de Sandbrook au cours de laquelle deux fillettes avaient disparu. Une affaire au cours de laquelle il avait été confronté à Lee Ashworth, un séducteur et dangereux manipulateur.

On le voit: cette nouvelle saison démarre sur une série de bouleversements, de tensions et de questionnements comme un filet qui se referme lentement sur tous les protagonistes du drame, y compris nous qui avions assisté, médusés, au premier volet de l’affaire. Ce retour n’est pas passé inaperçu: 7,6 millions de fans britanniques sont revenus à Broadchurch le lundi 5 janvier dernier.
KT, à Biarritz

mise à jour (24.02.2015): 7,8 millions de fans ont suivi l’épisode final de la saison 2 de Broadchurch lundi soir sur ITV. C’est la meilleure audience de la saison même si elle est en baisse par rapport à la saison 1. La série a été renouvelée pour une saison 3 avec David Tennant et Olivia Colmant. Ce sera la dernière, selon son créateur.