Sélectionner une page

houdini 1.jpgDès ce mardi soir, 26 nouveautés (en grande partie inédites) se lancent à l’assaut des chaînes belges, françaises et britanniques. On ne reviendra pas sur The Americans, série subtile sur les affres de la guerre froide que RTL-TVI met enfin à son programme ce mardi vers 22h05. On préfère vous renvoyer à la note précédente.

En revanche, la première participation d’Adrien Brody à une série, historique qui plus est, a retenu notre attention. Le comédien s’y glisse dans le costume souvent très étroit du grand Harry Houdini**, maître de l’illusion du siècle dernier. De quoi encore attiser notre curiosité pour cette mini-série en deux parties lancée en septembre au Canada et aux Etats-Unis. A découvrir ce mercredi 31 à quelques heures du passage à l’an neuf (à 20h55 sur Be1)

Quel gouffre émotionnel, quelle vaine quête de sensations fortes ont mené Harry Houdini à défier les lois de la pensateur, les camisoles de force, les chaînes d’acier et les torrents glacés jusqu’aux derniers jours de sa courte vie ? Un rêve à la hauteur de son pays d’adoption – l’Amérique – dont il reste l’une des grandes figures du monde du divertissement.

houdini 2.jpgNé à la fin du XIXe siècle dans une famille de Juifs hongrois malmenés par la vie, le jeune Ehrich Weisz rêve très tôt de trouver l’attention et les applaudissements que son père lui refuse. Réalisant que quelques tours de magie bien réalisés permettent de gagner rapidement de quoi améliorer son quotidien, le jeune Ehrich se lance dans une formation têtue et passionnée qui fera bientôt de lui, il l’espère, « le grand Houdini ».

Développé par la chaîne History (Hatfields & McCoys), voilà un portrait qui sent bon la féerie et se fondra parfaitement dans cette ambiance de fin d’année ouatée, entre flocons, feu de bois et chocolat chaud. Le recours aux images d’Epinal est voulu car on pourra reprocher à l’oeuvre de Nicholas Meyer (scénariste) et Uli Edel (réalisateur) d’être un peu trop proprette. (Malgré une bande-son volontiers discordante et un montage trop saccadé par moments)

D’abord, la mini-série choisit de brosser toute la carrière de l’artiste et elle multiplie, dès lors, les spectacles, tournées, costumes et représentations – au détriment de la vie privée d’Harry Houdini. Que l’on aurait aimé voir explorée avec plus d’inventivité.

Ensuite, elle n’aborde que dans sa seconde partie, l’aversion qu’Houdini a nourrie à l’égard des mediums, spirites et autres charlatans dont l’époque était friande. Et qui constitue l’un des grands combats de sa vie. Houdini refusant de réaliser des tours de passe-passe au détriment des personnes fragilisées ou endeuillées.

S’il ne fait pas toujours illusion, Houdini reste un divertissement plaisant qui s’attache à démontrer à quel point le public a toujours (eu) soif de rêve et d’évasion et qui démonte gentiment certains des tours les plus célèbres du grand illusionniste. Un rôle porté avec brio par Adrien Brody, dans les limites qui lui sont assignées.

Bien sûr, on aurait aimé que son rôle en tant qu’espion soit davantage développé et que l’on découvre aussi comment il est parvenu à manipuler les individus aussi bien que les foules, mais pour ceux qui ne connaîtraient le personnage que de nom, cette entrée en matière se révèle tout à fait plaisante. Elle pose en outre les questions fondamentales face à un tel sens du défi: pourquoi cette nécessité de se confronter si souvent à la mort ?
KT