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fiertés.jpgLorsque Charles (Frédéric Pierrot) découvre que son fils Victor (Benjamin Voisin, à gauche sur la photo) aime un autre ouvrier, il décide de le virer de son chantier prétextant que Selim a une « mauvaise influence » sur son fils. Mais Victor ne se résigne pas et entend explorer ses préférences sans pour autant endosser le statut de porte-drapeau assumé par d’autres. « Ça ne sert à rien d’aller contre la connerie du plus grand nombre. Je ne ressens pas le besoin de porter des banderoles face au monde entier. Ma vie est compliquée et je ne suis pas un héros » assène-t-il à Serge (Stanislas Nordey) qui l’a séduit.

Si la série Fiertés** retrace les grandes étapes de la reconnaissance des droits LGBTI en France, elle s’attache avant tout au parcours personnel et intime de Victor (campé par Samuel Theis à l’âge adulte), à trois périodes cruciales de sa vie. Adolescence (17), âge adulte (35) et «milieu de vie» (49 ans), autant d’étapes sujettes aux doutes, aux passions et à la remise en question.

Une mini-série à voir ce jeudi à 20h55 sur Arte.

Fiertés gd-père.jpgRéalisée par Philippe Faucon, cette mini-série retrace le combat pour les droits des minorités sexuelles en France à travers trois destins et trois décennies.
José Caltagirone, Niels Rahou et Philippe Faucon y proposent un scénario mesuré, mais parfois aussi trop didactique, fondé sur l’idée originale des deux premiers.

Ensemble, ils retracent le chemin parcouru depuis la dépénalisation tardive de l’homosexualité en 1982, dans la foulée de l’élection de Mitterrand, jusqu’à l’adoption de la Loi Taubira en 2013.

Sobriété, justesse des mots et des situations, avec le recul nécessaire et la juste distance, les auteurs évoquent l’homophobie rampante ou virulente et les stratégies de militantisme et les replacent dans le contexte social de la vie quotidienne française.
Portée par un casting d’une grande justesse et d’une belle humanité, cette histoire a été sacrée meilleure mini-série au Festival de Luchon 2018.

On retiendra surtout une série qui n’a pas peur des silences, ni d’affronter les doutes et les malentendus. Frédéric Pierrot (photo du milieu) y est parfait en père et grand-père dépassé qui tente d’assumer ses erreurs et de recoller les morceaux, au fil du temps qui passe. Manque sans doute ce supplément de passion ou d’âme pour emporter vraiment le téléspectateur…

KT