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Champion couple.jpg« On avait tous envie de parler des sportifs car secrètement, on a tous rêvé d’être sportifs de haut niveau. C’est le cas pour Mounir, Mous, Omar : on a tous cette admiration. Mais, personnellement, je trouve qu’on leur en demande trop. On leur donne des millions et après on investit les sportifs d’une responsabilité morale qui les dépasse », explique Hicham Insaan, à la fois scénariste et réalisateur de la série Champion.

« Dans le cinéma aussi, il y a des différences criantes : certains touchent des salaires indécents et à côté de cela, des artistes investissent leur propre salaire pour créer leurs projets. On a fait cette série pour rappeler que ce sont des êtres humains. Ils n’ont pas choisi d’être riches, ils ont choisi d’être footballeurs. Ils sont doués, on les choisit très jeunes et après, ce n’est pas l’argent qui va les responsabiliser », poursuit-il. Entre a priori, dérapages, caricatures et malentendus, Champion cherche à « déshabiller une certaine réalité » du « foot business ». A voir sur La Une, le mardi à 20h20

Champion sofa.jpgPourtant, le but de la série n’est pas non plus de « faire une leçon de morale. Souli, c’est juste une grande gueule qui doit travailler et qui ne veut pas bosser. On trouve des gens comme cela dans tous les milieux. En politique, notamment. Ils veulent vivre sur leurs acquis et c’est là que les choses dérapent. C’est cela qui me plaît : dénoncer les travers des ‘grands’ en parlant des problèmes des ‘petits’ parce que dans les réussites ou dans les échecs, on est tous pareils, en fait », conclut, Hicham Insaan, philosophe.

Quant au choix du comédien pour incarner le rôle principal, il est de l’ordre de l’évidence.
« Mourade (Zeguendi, NdlR) , ce n’est pas un comédien pour nous. Il fait partie de notre famille. C’est tout simplement naturel de lui proposer le rôle. Et je ne vois pas qui aurait pu porter ce rôle avec autant de justesse à l’écran, sans en faire trop. On ne voulait pas faire une caricature du gars relou. Il a assez de charisme et de vécu pour avoir vu des gens qui n’étaient pas loin d’être Souli. » Car l’acteur a aussi côtoyé quelques stars du foot en Belgique qui se reconnaîtront dans la série… ou pas.

Histoires de Mr Tout-le-monde

Champion trio.jpgMais, insiste le scénariste, « Champion ne parle pas que de foot, ça parle d’un gars bling bling. Souli est connu, c’est une célébrité mais il ne fait plus vraiment l’actualité du foot. Cela pourrait être un gagnant du Lotto, n’importe qui qui n’a pas été habitué à recevoir des sommes aussi importantes et qui ne se remet pas en question. Souli se croit arrivé mais, en fait, il n’est nulle part » souligne-t-il goguenard.

« Champion parle plus d’histoires de familles que de foot, insiste Hicham Insaan. De toute façon, on n’avait pas les moyens de mettre le sport en images parce que cela demande beaucoup de moyens pour vraiment illustrer l’intensité du sport. C’est une dramédie dans laquelle on observe ce qui arrive quand on vous dit que pour s’en sortir, il faut un peu travailler et que la personne s’entête à dire « non » et à croire qu’elle sait tout mieux que tout le monde », conclut le réalisateur, narquois. Un travers que l’on peut croiser à tous les âges, dans toutes les catégories sociales et dans tous les horizons.

Entretien: Karin Tshidimba

Hicham Insaan signe la réalisation des 10 épisodes avec Monir Ait Hamou et Thomas François.

Au scénario, outre les 3 réalisateurs, on retrouve Mustapha Abatane, Simon Bertrand, Gaëtan Delferière, Julie Bertrand et Omar Harrak Semati. Sans oublier la collaboration de Frédérique Muzzi et Mourade Zeguendi.

Champion est une coproduction Kings Entertainment et Sylvain Goldberg avec Nexus Factory.

mise à jour (16/05): Les audiences de la nouvelle série “Champion” sont bien en-deçà des espérances de la RTBF. Avec 210 000 téléspectateurs et 15,4 % de PDM, la diffusion démarre mal… Même si les chiffres sont bien meilleurs que d’habitude sur la tranche 15-34 ans (avec 15 % de PDM, aussi) et si la série a attiré du monde sur Auvio et sur la diffusion en live sur le net. (Le comptage précis est en cours) Et même si l’âge moyen du public de La Une, mardi soir, est dès lors descendu à… 52 ans.
En permettant à chaque épisode d’être disponible en replay durant 14 jours, la RTBF espère séduire de nouveaux fans. « Sans doute, un certain nombre de téléspectateurs n’ont-ils pas été attirés par la thématique » explique la RTBF, ou par l’humour… “Tandis que les vrais amateurs de foot étaient peut-être déçus de voir Souli et ses acolytes tâter si peu du ballon rond”
La diffusion de mardi prochain s’annonce décisive.