Soyons honnêtes: le doute prédominait hier soir au moment de découvrir Crossing Lines, nouvelle série internationale à la sauce américaine mitonnée par TF1. Les précédentes expériences Jo et No limit (même si, dans ce dernier cas, le tournage ne s’est pas fait en anglais) poussaient à la plus grande prudence.
Sur le fond cependant, la trame se prêtait davantage à l’aventure puisque la série, créée par Edward Allen Bernero (Esprits criminels), s’intéresse aux prémices d’un « FBI » international: une unité d’élite mandatée par la Cour pénale internationale (CPI) afin d’enquêter sur des affaires impliquant des tueurs en série dans le monde entier. Une façon de dépasser les limites imposées, en Europe, aux polices nationales.
Emmené par l’impressionnant Donald Sutherland (Hunger games, Les piliers de la terre), gratifié dimanche soir d’une Nymphe de Crystal saluant l’ensemble de sa carrière, le casting retient d’emblée l’attention. D’autant qu’un autre Américain charismatique se glisse au générique: William Fichtner (Prison Break, La chute du faucon noir) dans un rôle d’ex-flic à la dérive.
Alors, verdict?
Sans être follement originale, la nouvelle série est plutôt de bonne tenue avec un casting globalement à la hauteur. On mentirait en disant que l’accent anglais de Marc Lavoine convainc (c’est la version originale anglaise sous-titrée qui a été montrée hier lors de la soirée d’ouverture) mais le charisme de Donald Sutherland et, surtout, la présence de William Fichtner, très forte à l’écran, rachètent en partie cette touche discordante.
Il reste à voir ce que tout cela donnera dans la version française où les voix de Sutherland et Fichtner auront intérêt à être à la hauteur des originales.
Sur le fond, les deux premiers épisodes introduisent les différents membres de l’équipe de façon assez fluide: Anne-Marie San (aka Moon Dailly vue dans « OSS 117 »), Richard Flood (aka Tommy Mc Connel vu dans « Titanic: de sang et d’acier »), Tom Wlaschiha (aka Sebastian Berger vu dans Game of Thrones) et Gabriela Pession (aka Eva Vittoria vue dans « Wilfred », « Jesus »)
Chaque spécialiste (technologie, interrogatoires, armes, psychologie,…) étant originaire d’un pays différent, on sait intuitivement que les prochaines intrigues devraient nous entraîner sur ces territoires européens: Allemagne, France, Grande-Bretagne, Irlande et Italie. Et permettre de creuser le passé de pros aux parcours chahutés, enclins à cacher leurs failles tout en tentant de mettre au jour celles des autres.
Si l’on exclut quelques facilités scénaristiques à la fin du deuxième épisode – plusieurs enquêtes se déploient sur deux épisodes -, on obtient une série policière à l’équipe suffisamment dense et diversifiée pour receler un certain potentiel, sans trop se disperser dans des intrigues à la petite semaine. Résultat à juger sur pièces sur La une (RTBF) à l’automne…
Ravie de l’accueil qui lui a été réservée l’équipe se verrait d’ailleurs bien revenir à Monte-Carlo afin de tourner l’un ou l’autre des dix épisodes de la saison 2.
KT, à Monte-Carlo
nb: la série sera diffusée dès le 23 juin sur NBC, un premier joli succès pour TF1 à l’export
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